21 Le Flambeau - 06

fròlant, renouvela sa chanson. Cette fois, la chose devenait grave. Cet ane d'ane pensames~nous, va nous compromettre et nous attirer des désagréments. Si ça arrive encore une fois, nous sommes flambés ! La promenade était allée si bien jusqu'ici; tout avait si bien réussi ! l<'audrai-t-ir donc qu'au dernier moment ces exhibitions carnevales– ques de notre compagnon aillent tout gater et changet· en désarroi une promenade qui avait été si belle ? Coiì.te que colite, il nous fallait absolument empecher ces manifestations oratoires. - Je me charge moi de l'affaire, me dit Dayné. Plus bas, dans la foret, troisième renconu-e. Dayné saute devant rane et lui passe un bout de corde autour du museau pour l'empèeher de chanter. Now:; dépassames ainsi sans encomhre celte c:aravane. 1\-Iais nous étions à peine passés, quc le dernier M<>nsieur de la cara– vane se retourna et di t à Dayné: - Mais, vous faites souffrir votre ane en le garrotant ainsi. Sachez que je suis secrétaire ùe Société Protectrice des Animau.:c (S.P.D.A.) et je pourrais bien vous élever une verte contravention. - Faites excuse, Monsieur, lui répondis-je , nous sommes obligés de lier ainsi notre ane parce qu'il a le vice de mordre les alpinistes. Mais ce n'est que pour un moment. Maintenant que vous ètes passés et qu'il n'y a plus de danger pour vous, voyez , nous· le délions el le laissons libre. ·Sur ces explications, l'indignation de l'illustre membre de So– ciété Protectrice des AnimalLx, se calma. Heureusement, il se faisait tard, et nous ne croisfnnes plus des caravanes qui montaient au Refuge. A 7 heures nous étions à l'Hotel de Pont, où la tenancière nous servit un souper copieux et restau.rateu.r. A neuf heures et demie, nous repartimes , et, avant minuit, nous étions à Dégioz. Le lendemain, dans tout Valsavarenche, on ne parla que de Ca· gliostro. La nouvelle de son ascension s'était répandue comme une trainée de poudre. Les de'ux caravanes qui avaient été au Grand Paradis avee nous, qui avaient suivi notre ascension et qui étaient de retour à Valsavarenche, contaient partout la chose dans ses moindres détails. Tous les amis de la montagne allèrent voir Ca– glios,tro à Bois de Clin. Il .reçut des cadeaux d'avoine, de son et d es pagnottes de pain en abondance. - Mais un jou.r, attiré par la renommée, parut, à Valsavarenche, un nature! des Etats-Unis d'Amérique. Il alla voir Cagliostro et présenta- deux cents dollars à son propriétaire. Celui-ci n'eut pas de peine à s'en dessaisir. Cagliostro partit pour J,e Havre et dé– barqua au bout de six jours à New-York. Là, il fait aujourd'hui -44-

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=