21 Le Flambeau - 06
_ Au XXe siècle le recul du brelon, jusque ià Lrès peu sensible, commence à devenir préoccupanL Les protesLatious et pétitions se font de plus en plus nombreuses, mais continuent à se heurter à des refus formels des gouvernements. En 1903, vaine démarche du députò Louis Hémon. En 1904, le m_inistre Combes prétend intet·dire la pt:édication en bt·eton dans les églises, mais doit rectller devant l'émo– tion populaire. En 1909, le ministre Gaston Doumerguc (futur pr(:– sident de la République), refuse l'enseignement du breton au député Guieysse, afin de << ne pas favoriser en Bretagnc cles tendances sépa– ratistes » (tendances qui n 'existaient que dans l'imaginution du mi– nistre: mais la maladroite déclaration de celui-ci donne l'idée d. quelques jeunes gens de fonder en 1911 le premier parti nationaliste hreton). En 1919, une requete en faveur de la Bretagne, signée de milliers de personnalités, est remise au président \\'ilson par le député marquis de l'Estourbeillou, mais n ' est pas e:xaminée. En 1919, 1921, 1925, nouvelles démarehes vaines de parlementaires hre– tons. Le président Poincaré réprimand.e publiquemeut le ministre Rio qui s'est adressé en breton- à ses électeurs. En 1925, le ministre de l'instruction publique déclare que « pour l'unité de la France, la langue bretonne doit disparaitre ». A partir de 1935, de nombreuses municipalités bretonnes com– mencent à émettre des voeu...x en faveur de l'enseignement du breton. La deuxième guerre mondiale n'interrompt pas le mouvement, et_ en 1943, les trois conseils généraux de Basse-Bretagne et la majorité des municipalités s'étaient prononcés dans ce sP-ns. Mais la libération de 1944 se fait sous le signe d'un chauvinisme étroit qui, prenant prétexte de quelques cas de collaboration, affecte de considérer toute action culturelle bretonne comme procédant nécessain·ment de sen– timents antifrançais. Des stocks de livres bretons de pure littératurc sont jetés au feu et les premières réalisations dans le domaine de l'enseignement sont anéanties. Le mouvement populaire pour l'enseignement du breton se réorga– nise cependant après la guerre, encadré par un groupe d'instituteurs et de professeurs des étahlissements d ' Etat (Ar Falz), par un grou· pement éducatif catholique (Bleun Brug), pal· la confédération des eercles culturels de jeunesse (Kendalc' h), par le Comité d'Etude et de Liaison cles lntérets Bretons (C.E.L.I.B.) qui groupe · lP-s parle– mentaires bretons de tous les partis, les municipalités <:ommunales et ies chambres de commerce, et par divers autt·es organil:'mes s'expri– mant par les revues «Al Liamm » et « Ar Vro >>. Un organe nouveau, la Fondation Culturelle Bretonne (Emgleo Breiz) est créé pour re– cueillir et répartir d es fonds, une quete annueIle est · inf'tituée en fa· veur des oeuvres culturelles bretonnes, et cles contacts sont pris avec les autres minorités linguistiques françaises: Occitans, Basques, Ca- -4-
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