21 Le Flambeau - 06

talans , Alsaciens, Flamands. E n 1947, ce sont les députés commu– nistes hretons qui, . à leur tour, saisissent le parlement d 'une pro– position de résolution en faveur de l'enseignement du hreton. De nomhreuses démarohes sont faites auprès dn gouvernement par les délégations de parlementaires des autres partis. Finalement, en jan– vier 1951, les défen.seurs des langues régionales parviennent Ìt arra– cher - 1.u1 peu par surprise - à un padement indifférent, une loi, dite << loi Deixonne » du nom de son rapporteur, qui entrouvre au breton, au hasque .et à l'occitan, les portes des écoles puhliques' . A peine peut-on méme parler de portes << entrou.vertes ». En fait, les possihilités fournies JHll' la loi Deixonne et par les règle– Inents qui l'ont complétée sont si minimes qu'elles n ' ont absolument pas permis jusqu'ici d ' organiser m1 véritable enseignement des lan– gues régionales. Dans l'P.,'nseignement prima.ire, la loi permet à tout instituteur qui en fait la demande de consacrer chaque semaine une heure du temps réservé aux << loisirs dirigés » des élèves de la dernière année d'études cc à l 'enseignement de notions élémentaires de lecture et d'écriture du parler local et à l'étude d e morceaux choisis de la lit– térature correspondante ». Cettc demande doit étre so1.unise à l'a~ceptation préa:lable d es autorités scolaires départeme,ntales. L 'ensei– gnement est facultatif pour les élèves comme il l'est pour le maitre, et l 'autorisation d'un cours implique qu'un nombre suffisant d'en– fants soient volontaires pour le sui,·re de préférence à d'autres cc loisirs dirigés » plus agréables. Il n 'est sanctionné par aucun examen. Il ne fait l 'objet d'aucun encouragement officiel, au contraire. On laisse s'accréditet· dans !es familles l' idée qu'il est complètement inutile et constitue une simple perte de temps. Rien n 'est prévu pout· l'im– pression de livres de classe, pour la mise au point d'une pédagogie, meme pour la formation des maitres: tout au plus la loi a-t-elle autorisé, dans les cc écoles normales » où se forment les instituteurs, des cours de langue régionale ouvet·ts al.LX seuls élèves-maitres de la dernière année d'études., à condition bien sùr, qu'il existe un profes· seur en mesure de faire ces cours et des élèves volontaires pour les suivre. Soit, dans les meilleures conditions, un total de 20 à 30 heures facultatives pour former un futur maitre, à partir de :r.éro, à l'ensei– gnement d ' une langue vivante ! Dans l'Enseignement secondaire (lycées et collègcs) la loi a auto– risé l'ouverture de cours facultatifs de « langues et dialectes lo- (2) Les écoles d 'Alsace et de Lorraine possèdent depuis 1919 un regime un peu privilégié, !es gouvernements n 'ayant pas osé passer outre au voeu claire– ment exprimé par les populations désannexées de ne pas abanck>nner leur dia– lecte allemand traditionnel. -5-

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