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cau..x ». Mais là encore les difficultés sont énonnes, car ces cours doi– v-ent se loger tant bien que mal à còté de l'enseignement normal, et, faute de maitres compétents comme d'élèves en nombre suffisant, ils groupent nécessairement des enfants d'iìges très divers et qu'il peut ihre impossible de trouvet· une heut·e pour réunir ensemble. L'étude des langues régionales n'est sanctionnée à l'examen dn « baccalan– réat » que d'une façon dérisoi•·e: une épreuve facultative a été insti– tuée dans certaines académies, mais une bonne note obtenue dans cette matière ne compte absolument pas pour décidet· de l'admissìon ou de l'échec du candidat. Seulement, sì le candidat reçu griìce au..x épreuves '' nonnales » a obtenu dans ces épreuv-es normales un nom– bre de points qui lui permet de briguer une << mention >> (assez bien, bien, tt·ès bicn), satisfaction purement honorifique et sans valeur pra– tique, Jes points supplémentaires obtenus à l'épreuve de langue ré– gìonale sont pris en considération pour son att.t·ibution. Dans l'EtMeignement supérieur, qui n'était pas concerné par la loi Deixonne, une chaìre de celthrne existe depuis lungtemps à l'Uni– versité de Rennes. C'est d'ailleurs la seule à avoh· été créée en France, l' Université française ayant toujours tenu a considérer le français, malgt·é ses antécédents gaulois encore très marqués dans le parler cl'aujourd'hui, comme une langue purement ·latine. En outre, meme à Rennes, très rares sont les élèves qui entrent à l'Université locale ayant appds à lire et écrire le breton, si hien que les cours de celtique sont très peu suivis. L'Université de Rennes a cependant pris pour elle, malgré certaines pressions de l'administt·ation centrale, d'ac· cepter un certificat d'études celtiques à titre facultatif au nombre des quatre certificats requis pour obtenir le diplòme de << licencié » en une langue vivante étrangère. Nous nous excusons d'avoir dii nous étendre plus que ne le mérite leur insignifiance sur les possibilités données par la loi de 1951 en matière d'enseignement du breton et des autre.; _langues mi– nodtaires de France. On peut dire que la loi Deixonne a fait le mi– nimum indispensable pour que la France, qui est membre de l'U. N.E.S.C.O., cesse d'eu·e considérée officiellement comme le seui Etat d"Europe à se désintéresser totalement des langues maternelles de ses ressortissants. Mais, en fait, la volonté implacable de détruire le breton par les voies les plus rapides continue à inspirer les auto– rités qui, derrière des ministres changeants, dirigent en France l'édu– cation nationale. Les défenseurs des langues minoritaires avaient salué la loi Deixon– ne comme une première breche dans le monolithisme de l'enseigne– ment français, avec l'espoir de consolider et d'étendre cc succès ini– tial. Mais le << Conseil Supérieur de l'Education Nationale >>, qui avait considéré la loi comme une catastrophe, organisa aussitòt la contre- ~6-
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