21 Le Flambeau - 06

offensive. La Commission -qu'il nomma pour organiser l'application de la loi se fìxa comme objectif de <c limiter les dégrits )> de celle-ci, c ' est-à-dire de restreindre les possibilités qu'elle offrait jusqu'à la rendre complètement inopérante. C ' était facile, car la loi n 'était entrée dans aucun détail et tout était à faire pour organiser l'ensei– gnement des langues régionales, de sorte qu'il suffisait d'un peu de mauvaise volonté ou mème d'absence de bonne volonté dans chaque rouage de la machine pour empècher celle-ci de se mettre en route. Depuis la promulgation de la loi Deixonne, une épreuve faculta– tive de langue régionale s' était trouvée intt·oduite, par le hasard imprévu de l'interprétation d'un texte existant, à l'examen du Brevet d'Etudes Primaires Complémentaires ou du premier cycle (B.E.P.C.): un règlement de 1960 l'en a exclue. Par ailleurs, en 1958 et en 1960, le ministère de l'Education Nationale a tenté, malgré la loi, de faire disparaitre des examens du baccalauréat l'épreuve de langue régio– nale et le dérisoire avantage qui, on l'a vu plus haut, hù est associé. Il a dii, chaque fois, faire marche arrière devant l'émotion soulevée en Bretagne et en Occitanie, en déciarant qu'on avait mal interprété ses intentions et que rien n'était changé au régime en vigueur. Mais de tels faits montrent à l'évidence que la disparition des langues minoritaires parlées sur le territoire français reste un des objectifs visés par les autorités scolair~. UN ECIIEC VOULU ET PREMEDJTE Quel est, après dix ans, le hilan de la loi Deixonne en Bretagne? 1'rès peu de choBe, comme on pouvait le penser dès le départ 3 • Dans l'enseignement primaire, deux éc.oles nonnales sur six du pays bretonnant ont des cours de langue bretonne (limités à une an– >tée d'enseignement sur quatre). Sur plus de mille écoles primaires, quelques dizaines ont, grace à la présenee de maitres dévoués et... courageux, sinon d es cours ·réguliers, du moins des leçons occasion– nelles consacrées à la lecture de textes faciles en hreton. Les livres sont procurés par une oeuvre privé qui vit de la charité puhlique, l'O.L.S.B. (Oeuvre du Livre Scolaire Breton). Dans les 110 Collèges d'Enseignement Général, aucun cours de breton n'a été autorisé. Dans les lycées et collèges de l'enseignement secondaire, il existe actuellement une douzaine de cours de breton fréquentés par quel– ques centaines d'élèves. Les difficultés de ces cours sont considérables en raison de la surcharge des programmes et du fait que les rares pro- (3) Un grand nombre des informations résumées Jet sont extraites de la re– vue « Ar Falz », organe des instituteurs et professeurs lai:ques bretons. -7

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