22 Le Flambeau - 12

Une randonnée au pays des vignes Si vous parcourez le rectiligne Donnas-Pont-St-Martin, vous avez à votre gauche une còte toute cul– tivée à vignoble. Au-dessus de Rane-de-Vacca et Verturin la pente est très rapide. Néanmoins la vigne y prospère et est cultivée en étage jusqu'à une passable hauteur. Chaque treille est soutenue par de puissantes murailles. Le terrain est aride: il n'y a ni ruisseaux, ni fontaines; et c'est merveille comme,. en ces étés torrides, les ceps y vivent et fructifìent. Jusqu'à la hauteur de 800 mètres environ, c'est le vert des pampres sulfatés qui cachent et mimétisent les roches. « Ceci est un mystère, me dis– je: je veux aller voir ». Et me voici, le 29 juillet, gra– vissant les interminables escaliers qui me portent sur la haute col– line. A droite et à gauche, ce sont comme de verts couloirs où pen– dent les stalactites des grappes, et les treilles se succèdent. Nos vignes sont toutes cultivées à treilles, parfois très larges. De v ies poutres de ch1Haigners ·' sont placées sur de robustes é– chales, et de longues perches cou– rent de l'une à l'autre. Un peu de terre rousse, recueil– Iie avec peine, alimente ces ceps d 'une vitalité merveilleuse. Un peu de terre ? J e me trompe : la ter– re est profonde: c'est un terrain d'alluvion. Chaque treillage est soutenu par un mur massif, plus ou moins élevé. Nos anciens ne trem– blaient pas en face des gros blocs. Quelques-uns de ces blocs, d'une grosseur énorme, étaient fìxés et en piace : on en a profì– té et on y a ajouté dessus et à còté d'autres pierres volumineu– ses. Il en est résulté des murs qui défìent les siècles. On devi– nent qu'ils ont été construits par des Perleins, maitres en maçon– nerie. Quand ces murs ont-ils été construits ? Quand y a-t-on plan– té la vigne ? Si ce n'est pas au temps de Noé, sans doute peu a– près. Le fait est que la vigne a trou– vé ici sa piace de choix. Si elle 106-

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