22 Le Flambeau - 12

recusera pas la compétence. A propos du Mont Avril, situé entre Ol– lomont et Chermontane, dans le val de Bagnes, M. W. Matheus écrit: · <Pour jouir d'une belle vue des Alpes rien ne vaut, après tout, une som– mité de dix mille à douze mille pieds, pourvu qu'elle se trouve à une distance convenable d'autre montagnes. L'effet des hautes cimes voi– sines n'est pas amoindri, le sommet peut s'escalader sans trop de fati– gue et l'on peut consacrer beaucoup de temps à la contemplation. Le Mont Avril réunit ces avantages ,;_ A propos du Grand Tournalin, autre montagne de la vallée d 'Aoste, M. Whymper écrit : < Je recommande l'ascension du Grand Tournalin à tous les touristes qui auraient une journée à dépenser dans le Val Tournanche... Je conseille l'ascension de cette montagne, non pour sa hauteur ou pour la plus ou moins grande facilité de son accès, mais simplement pour l'immense et spendide panorama dont on jouit sur son sommet... Cette vue réunit au plus haut degré de perfection les élé– ments pittoresques qui manquent le plus souvent aux vues purement panoramiques des sommités plus élevées... Que ceux qui regrette de ne pouvoir escalader les cimes les plus élevées des Alpes· se consolent en apprenant qu'elles n'offrent pas généralement les vues qui laissent dans la mémoire l'impression la plus forte et la plus durable. Assurément quelques-uns des panoramas que l'on découvre du sommet des pics les plus hauts sont merveilleux; mais ils ne sauraient présenter ces points isolés et centraux qui ont une si grande valeur au point de vue pittoresque. << L'oeil erre sur une multitude d'obj6ls (dont chacun a, peut-etre, sa grandeur individuelle), et, distrait par l'embarras des richesses qu'il découvre, il court de l'un à l'autre, effaçant, dans la contemplation de l'un l'effet que l'autre produit. Lorsque ces heureux moments qui s'en– fouient toujours avec une trop grande rapidité, sont passés, on quitte le sommet avec une impression rarement durable, parce qu'elle est d'ordinaire très vague. << Les vues qui Iaissent des impressions profondes sont surtout cel– les que l'on ne fait qu'entrevoir quand un voile de nuages, se déchi– rant brusquement, découvrent une aiguille ou un dome isolé. Les pics qu'on aperçoit alors ne sont peut-etre ni les plus grands ni les plus majestueux; mais leur souvenir survit dans la mémoire à bien des vues panoramiques, parce que ce tableau, photographié par I'oeil, a le temps de sécher, au lieu d'etre effacé, tandis qu'il est encore humide, par le contact d'autres impressions. Le contraire a lieu pour Ies vues pano– ramiques à voi d'oiseau que l'on découvre du haut des grands pics, et qui embrassent quelquefois une étendue de 200 kilomètres dans tou– tes les directions. La multitude de détails trouble le regard et le rend incapable de distinguer la valeur relative des objets qu'il aperçoit. Il est presque aussi difficile, sans instruments, d 'apprécier avec justesse les hauteurs respectives d'un certain nombre de pics quand on les -132-

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=