22 Le Flambeau - 12

qui se trouvant à Aoste aurait une belle journée a sa disposition et voudrait en profiter pour jouir d'une vue panoramique exceptionneli lement belle je recommande l'ascension du Mont Fallère. « La vue dont on jouit du Fallère est souverainement belle et rivalise avec celle tant vantée de la Becca de Nona et meme du Mont Emilius, dont je faisais l'ascension en 1874. Ce qui distingue tout particulièrement la vue du Mont Fallère, c'est le grand nombre des vallées qui se déploient à l'entour en forme d.,éventail et au fond desquelles l'oeil peut suivre le développement des torrents argentés dans toute la longueur de leur parcours et souvent il peut les voir se prolonger et se perdre jusqu'à l'intérieur des majestueux glaciers qui les alimentent et qui couvrent les plus imposantes sommités des Al– pes Pennines et Graies. « La Becca de Nona offre, à la vérité, un panorama plus vaste, on y voit peut-etre le Mont Cervin, et, à coup sur, le Mont Rose; le coup d'oeil sur le groupe du Grand-Paradis y est incomparable et Aoste, que l'on aperçoit à ses pieds, anime singulièrement le paysage. « Du Fallère le panorama est plus circulaire, plus restreint, plus alpestre; Aoste est masquée par ses propres flancs, le Grand-Paradis est en partie couvert par la svelte et sublime pyramìde de la Grivola, main en compensatiQn, les pointes du Ruitor, le groupe du Mont– Blanc et celui du Grand Combin vous semblent placés à une si petite distance que leurs énormes glaciers peuvent s'observer dans tout leur capricieux développement » . Il n'y a que bien peu de choses à ajouter pour compléter c·~ qu'a écrit M. Marinélli; il n'y a plus qu'à citer les vallées que l'on aper– çoit; j'entends les vallées où l'on peut suivre de l'oeil le tracé du che– min ou le lit du torrent. La vallée du Grand-Saint-Bernard se pour– suit depuis Saint-Oyen jusqu'au débouché du lac. ·saint-Rhémy, res– serré entre deux forets, fait une figure très originale. Le Val Menouve se montre en entier. La longue vallée de Valpelline se déploie le plus avantageusement possible jusqu'atix sommités de Bionaz, la faille d'Ollomont reste encore assez sensible. Le cours de la Doire peut se suivre depuis Pollein et Quart jusqu'au détour de Montjovet. Le Mont Fallère est magnifique vu de la montée de Parraz, ou des Fourches avant d'arriver à Saint-Vincent. Il · se trouve alors à peu près sur la ligne du Mont-Blanc. De Cogne, on ne voit que l'entrée jusqu'au-dessus du Pont d'Ael. Valsavaranche et les Rhemes se font admirer dans tout leur parcours, des glaciers à Introd. Valgrisanche s'accuse par la différence entre l'éclat des glaciers du Rutor et la ligne divisoire plutòt sombre qui se proloJ?.ge depuis la Grande Rousse jusque sur Arvier. Là ! Là ! Là ! Finissons-en. J e ne puis me faire à cette méthode des citations, à cette manie de penser par procuration, de faire des descdptions panoramiques au rebours de toutes celles qui ont été -134-

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