22 Le Flambeau - 12

Jean d'Angely, en ces VIIIe-IXe siècles, et pour lequel on construit un magnifique monument religieux 19 ••• Tout cela a du contribuer puissamment à accréditer la tradition valdòtaine, non seulement à vouloir que son insigne relique parvien– ne bien de la tète du Précurseur, et par st Grat; mais aussi que le saint Patron du Val d'Aoste soit l'instrument providentiel de la venue en Occident de cet auguste Chef. Une raison, bien locale celle-ci, aura pu confirmer le peuple en sa croyance ferme, et ancrer ·solidement cette réalité en son coeur. Depuis les environs de 540 Aoste possédait une église dédiée à saint Jean-Baptiste. Située en ce qui est la piace actuelle de la cathé– drale, elle sera le centre d'une paroisse jusq'au XVIe siècle. Elle avait été construite par les soins du saii).t évèque Gal (529-46), disciple de st Ours, à son retour de Maurienne. Il s'était rendu là pour vénérer les doigts de st Jean-Baptiste que, au témoignage de st Grégoire de Tours lui-mème ste Thècle aurait apportés de Palestine2°. Notre évè– que ramenait, camme son confrère de Turin, un linge taché d'une goutte de sang miraculeux qui avait coulé de ces doigts. En 1526 l'église Saint-Jean tombant en n1ines, les offices parois– siaux ne s'y font plus; et après 1562 elle sera démolie. En souvenir du culte antique joannien, en la cathédrale on élèvera un autel au Précurseur du Christ. Tout d'abord adossé au troisième pilier de gau– che, en entrant, il sera transporté, en une chapelle de la nef du midi, vers 1704; et c 'est en 1900 que sera apposé en ce troisième pilier un bas-relief de « l'Agneau de saint Jean-Baptiste >> • L'histoire de cette église, nous nous sommes plu à la relever pour une seconde raison, très personnelle. Elle nous paralt une conjecture de vraisemblance - camme une confirmation - pour ;;ituer saint Grat dans le temps. 19l Quelques historiens datent cette église de 820; cependant d'autres la font remonl)òn: à 765; et leurs )Jreuv es semblenl bonnes, elles aussi . 20) Lorsque l'on est en possession d'une date gravée sur la pierre, il est f<> cile de se rencontrer. Ai nsi ìes A . S. refu'~=nt, a,·.ec nous, sans peine, l'opi– nion d'Ughellus et de Fr. Aug. della Chiesa, qui voudraient situer l'éveque Gal au IXe ou XIe s. l A. S. Sept. lii, 76l. Nous n:ous souvenons d,:: J'inscription tombale de «saint» Gal, point de repère en confrontation avec celle d~ st Grat ? A lors nous nous rappellerons aussi les noms de ces auiizurs ! Le mio:-a cle des doigts de st Jean-Baptiste est narré en les A. S. juin V. 666, et en les «Vies des saints» par l.Es Bénéd:ction : juin, 421. Précisons qu'il s'agit de la v:ierge Tigre, Ty gra, ou Thècle, de Mal.h.-ienne, dont la fete est le 23 juin; à ne pas confondre, à la suHe d a l'abbé Henry, avec la martyre de h azza, du !Ve s., commémorée le 23 septembre. Le culte de la sainte mau– riana ise (née à Vallo'ire) sera associé très vite à celui de st J. B. dans le dio– cèse d'Aoste. Pour co'rnrprendre la p osition àc l'église saint-Jean-Baptiste à Aoste, voir \e «Flambeau» : 1962, n . 3, P. 112-15; et Abbé Henry , p . 34. -42-

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