22 Le Flambeau - 12
a témoigné un amour remarquable à saint Jean-Baptiste et lui a voué un culte merveilleux; et cet amour, c'est l'éveque Grat qui l'a impri– mé au plus profond de l'ame de ce peuple ? Si profond que cette tradition, dans une moyenne de plus de 80 cas sur 100, a fait unir ces deux saints personnages par le geste connu en les statues et tableaux, que nous aurons bientòt le plaisir de mon- trer à nos lecteurs. . Dans une toute récente émission télévisée sur Madagascar, une infirmière française déclarait à son interlocuteur: « Aucune tradition ne peut etre qualifiée d'aberration ! >>. Si la réflexion vaut pour le peuple malgache, ne pourrait-elle pas etre valable pour nos ancetres en Europe, à la mentalité fort proche de ces tribus actuelles encore primitives ? Meme s'il s'agit de tradition religieuse ? Cette tete de Jean-Baptiste entre les mains de Grat, de la part de l'artiste le plus humble, a été un souci continue! de les présenter inti– mement unis tous deux. Si la science et l'histoire arrivent, un jour, à assurer que le fait de la découverte du chef fameux par l'éveque Grat et que le maxillaire inférieur à Aoste sont de pures légendes de l'ima– gination facile d'un siècle et d'un peuple, pour nous ces oeuvres de sculpture et de peinture sont le symbole formidablement vivant d'une idée: l'amour à l'égard de saint Jean-Baptiste planté dans le tréfonds de l'ame valdòtaine par son saint éveque Grat. Afin de pouvoir crier au monde que leur glorieux patron ne peut etre nommé sans rappeler le Précurseur du Christ, très vite les val– dòtains vont prendre l'habitude de répéter les traditionnels « feux de la Saint-Jean » la veille du 7 septembre. Pour eux la joie annoncée à l'humanité parla naissance de Jean-Baptiste doit s'étendre à celui qui leur a appris à connaitre et à aimer ce dernier. 21 Par ailleurs si jamais la science arrivait à conclure à la forte proba– bilité que le Chef vénéré à Rome et le menton à Aoste doivent etre considérés comme partie du corps du p retre J ean, aucune hon te à le reconnaitre: c'est une relique valable ! Dans cette hypothèse, répé– tons que si confusion il y a eu, elle n'est pas imputable à la << credu– litas antiqua » valdòtaine, mais bien - nous l'avons prouvé - a celle des romains. Cependant cette transposition est facilement excusable et explicable, sans vouloir supposer aucune malice de subterfuge quel– conque. Ces deux Jean furent décapités; leur fete se situe à un jour 21) Nous avons tous eu l'occasion d.? voir ces feux allumés, en la veil:ée ·:lu 23 juin, ou du moins en avons-nous entendu parler ! Aus8i est-il utile de rappeler l'origine de cette gentille coutume. Le 24 juin co1nc1de av;·c Ie solstic,;, c'.'été, époque de l'année où !es tpalens célé.braient, par 1es f2ux de joie, l'en– trée du sol•21ÌJl dans le signe du lion. Ne réussissant point à abolir cette sollenni– sation, relent d'idola trie, l'Eglis~ va la «sacraliser». Elle en fera l'exp.ression de la joie que la naissance de Jean-Baptiste a du pvocurer au monde, par l'an– nonce qu'elle apportait de l.a venue prochaill? du Suuveur. -44-
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=