22 Le Flambeau - 12
L'ÉCONOMIE VAlDOTAINE AUX XVIII'- XIX· SIÈCLES Commentaire à un document de la Commune d'Ayas de 1793, renouvelé en 1865 L'économie de tout le Moyen Age était caractérisée par la set.ùe production agricole et artisanale. C'était aussi une économie fermée, autosuffisante et complète, car chaque région ou meme chaque village formait un enclos pro– ductif autonome et parfait. Sauf le ·sel et les épices qui devaient etre transportés de loin, toute autre denrée était produite et consommée sur piace. L'isolement des pays obligea l'homme à vivre de ses propres ressources. Le seigle pour le pain noir, le « fromenton >> ou grain sarrasin, les chataignes, les pommes de terre, l'orge, la viande de chèvre, de bre– bis ou de vache, le beurre, le fromage, le « seré >>, l'huile de noix, le miel et le vin - qui auraient pu etre surabondants pour la consom– mation familiale ou du village - ne faisaient presque jamais objet de commerce à base d'argent. L'argent d'ailleurs était extraordinairement rare et presque inexis– tant, surtout dans les pays les plus reculés ou de haute montagne. Les produits de la terre, unique richesse du temps, étaient échan– gés dans l'Etat meme ou hors de l'Etat avec d'autres denrées, comme le sel, parfois le cuir, les clous, les objets d'étain, de fer ou de verre. Les services aussi étaient payés en nature. Chaque village ou groupement de hameaux avait son moulin, son pressoir pour l'huile de noix, sa « faverdze >> ou forge, son four à pain, son << nex >> pour le chanvre et les orties. Souvent on trouvait le métier pour tisser la laine et les autres -81-
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