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Duché d'Aoste dressé en 1783 par le baron Vignet des Etoles. Ce do– cument nous permet de constater que la Vallée d'Aoste, parsa riches– se de forets encore vierges, ses mines de fer et de cuivre, ses carriè– res de chaux, ses forces hydrauliques artisanales, avait eu dans la deuxième moitié du 1700 une première poussée d'industrialisation. Mais c'était aussi une lointaine poussée de colonisation ou de colonialisme qui abìma nos grands bois et ouvrit nos minières, co– lonianisme qui continue sous différentes formes aujourd'hui encore, hélas ! D'après le rapport de l'Intendance d'Aoste dressé par ordre du Gouvernement de Turin, on lit aussi qu'en Vallée d'Aoste le cheptel était de 80.000 vaches. On comptait presque le double de chèvres et brebis. Le nombre des habitants s'élevait à 68.000. Le document d'Ayas nous confirme au contraire que, malgré tout, les habitudes ancestrales et de l'économie naturelle survivaient dans la vie des montagnards valdòtains en 1865. Le lent passage du latin au français depuis le Moyen Age et l'a– doption du système métriqtie imposèrent une traduction et une retou– che du document de 1793. La Terreur qui grondait à Paris et dans la France ne donnait évidemment pas de soucis aux rudes et simples campagnards d'Ayas et des vallées valdòtaines. Il est clair toutefois que la lecture du document qui va suivre n'aurait pas eu besoin de commentaires car on comprend très bien que la vie de ces temps désormais révolus n'était pas moins intelli– gente, paisible et heureuse, humaine et sincère, que celle de notre temps actuel, plein de difficultés, de soucis, d'angoisse et de mépris. LIN BINEL. Table de compensations des valeurs pour denrées et services rédigée à Ayas en juin 1793 et réduite au système métrique décimal, par le Sieur Pierre Tobie Rollandin en 1865 Fait pour le bien et l'intéret des possesseurs de fonds. Que chacun sache et qu'il soit notoire à tous que pour composer le présent tableau, fut créée, établie et composée une Commission de six membres, personnes honnetes, de confiance, sans fraudes ni tromperies. l) Les prés arrosables de première qualité, équivalent à un demi kilo de beurre par toise carrée. -84