23 Le Flambeau - 09

JEAN RICCARAND CONTEUR DU TERROIR L'humble, ancien curé de Champ– depraz qui nous a quitté le 13 octobre dernier au bel age de 86 ans, était (si l'on en excepte le doyen de notre clergé, l'abbé Pierre Gorret, vigoureux nonagénaire) le dernier représentant de cette équipe d'ecclésiastiques qui, sortie toute fraiche du Séminaire à la veille de la guerre 1915-18, a si fortement contribué à l'épanouissement de notre littérature régionale. Avec les Jacqueme, les Durand, les Petigat, les Vesan, les Vercellin, les Glarey, les Jans, l'abbé Ricca– rand a apporté, bien que tardive– ment (mais les fruits murs ne sont– ils pas les plus succulents ?), sa contribution pas du tout négligea– ble au genre narrati{ valdòtain. Les collectionneurs qui aiment feuilleter les volumes reliés du Flambeau de 1960 à 1968, éprou– vent l'agréable surprise de rencon– trer souvent, presque à chaque nu– méro, un conte, une nouvelle, un simple récit signé f. Riccarand. Sans prétendre analyser critique– ment cette production, il nous a paru tout de meme opportun de consacrer un btef souvenir, en guise de simple note bibliographi– que à l'activité littéraite de Jean Riccarand. Formulés dans un style simple, caractérisant bien le per– sonnage, mais corrects, et non dé– pourvus, parfois, de quelques tour– nures élégantes, les écrits de Ricca– rand rappellent singulièrement les pages de son grand ami, l'abbé Trèves, mais, à l'encontre de ce der– nier, son domaine à lui a été, essen– tiellement, les « contes du terroir ». Le parfum de la terre, Le Flam– beau 1-2 (1960); Une procession à Champdepraz, ibid. 4 (1962); Dans le vallon de Chevrère, ibid. 3 (1963); Une randonnée au pays des vignes, ibid. 4 (1964); Une agréable surprise, ibid. l (1966); Petite his– toire véritable, ibid. l (1968), ne font pas exception à cette règle. Mais il est d'autres récits de Ric– carand qui s'apparentent, plutòt, au 121