23 Le Flambeau - 09

cette étude fort pertinente dans un cadre plus vaste, celui des résultats, et poser la question suivante: Dàns quelle mesure, au terme de l'école primaire, du col– lège, du lycée, de l'école technique, normale ou supérieure, les enfants et adolescents appartenant à une minorité linguistique s'y trouvent-ils intellectuellement intégrés ? Connaissent-ils bien leur langue ? leur terre ancestrale ? le passé de leur groupe ethnique ? Pour bien le savoir, il faudrait examiner des élèves à chaque passage d'un niveau à un autre: on pourrait ainsi juger l'école aux fruits de l'enseignement qu'elle dispense. Et, comme cet enseignement résulte toujours, dans une large me– sure, de décisions prises au niveau de l'Etat, le jugement porté sur l'école rejaillirait sur l'Etat qui la fait fonctionner ou la contrale. Une enquete de cette ampleur, que je sache, n'a jamais été entreprise nulle part. Néanmoins, nous disposons d'éléments dont on peut indirectement tirer des conclusions. Ainsi, pour l'Alsace de langue allemande, a été publié un rapport sur les connaissances linguistiques d'enfants de 13 ans: 50 groupes dont 9 de villes de plus de 10 000 habitants, 9 de localités entre 2 000 et 10 000 habitants, 32 de villages comptant moins de 2 000 habitants 20 • Les résultats se passent de commentaires: en français 68% des travaux ont été jugés bons, en a11emand, la langue maternelle, 83% insuffisants, à savoir 767 copies dont 720, plus d'un tiers, correspondant à des copies blanches: 270 enfants sur un total de 922 se déclarent incapables d'écrire une phrase en leur langue maternelle. Rien d'étonnant si l'on pense que l'Etat français impose l'école en français sur tout son territoire, et qu'en Alsace l'allemand n'est enseigné qu'en ""Zum Problem des Zweisprachigkeit im Elsass, dans: «Europa Ethnica », 24• année, Vienne (Autriche) 1967. 12

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