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réponse affirmative, le mariage va maintenant pouvoir se con– dure. Selon une très ancienne et très vénérable coutume, qui remontait au temps des romains et de la fondation meme de la Ville d'Aoste, le père de la jeune fille entre alors en scène, et, lui prenant la main droite, il la piace silencieusement dans la main droite du jeune homme, sous les regards attendris de toute l'assistance. C'était cette canjanctian des mains qui scel– lait officiellement et juridiquement le mariage. Ce geste, haute– ment significatif, marquait la danatian par le père au jeune garçon de sa propre fille: cette dernière cessait à l'instant meme d'appartenir à son père pour appartenir désormais à son époux, et c'est ce que l'ancien droit romain appelait d'une expression significative le transfert de tutelle. De plus, et selon une tradition qui se perdait dans la nuit des temps sans qu'on puisse en découvrir l'origine, la main de la jeune épousée sera nue si elle est fille, et, au contraire, gantée si elle est veuve et qu'elle contraete un second mariage. C'est le missel de l'eveque Moriset qui donne cette dernière précision, et il ajoute une autre remarque, à savoir que le mari doit accepter sa femme pour le meilleur et pour le pire, en banne au en mauvaise santé, dit le texte. Au Moyen-Age, où il n'existait pratiquement ni médecine, ni thérapeutique, ni pharmacie, ni sécurité sociale, cette formule d'acceptation était particulière– ment lourde de sens. La main dans la main, c'est le cas de le dire, les deux époux prononcent chacun à leur tour, à haute et intelligible voix, les paroles qui expriment parfaitement bien leur union. Le mari proclame: Mai, Pierre, je t'accepte et je t'épause, tai, Jeannette, camme ma femme et épause légitime, et sa femme enchaìne: Et mai, feannette, je t'accepte et je t'épause, tai, Pierre, camme man mari et épaux légitime. C'est alors que le curé, délaissant son role de juriste pour endosser son role spécifique de pretre, bénit l'alliance que l'époux allait passer au doigt de son épouse. Le rituel présentait deux formules distinctes, au choix du célé- 33