23 Le Flambeau - 09

s'agenouillaient et se courbaient profondément, se plongeant dans une prière fervente d'adoration et d'action de graces. A cet instant, quatre garçons d'honneur venaient les encadrer, et ils tendaient sur eux .un magnifique voile blanc qu'ils tenaient par les coins. Ils soutenaient ainsi ce poele pendant tout le canon de la messe et ne l'enlevaient qu'au moment du baiser de paix. C'est donc sous le voile que les deux époux recevaient la bénédiction nuptiale solennelle, dont la formule est parve– nue jusqu'à nous, puisqu'elle a été entérinée par le Rituel Romain de 1614. Ce n'est qu'au moment où le curé disait ou chantait: Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous que le poele était enlevé. Les paroles que je viens de citer sont celles par lesquelles était introduite la petite cérémonie si suggestive du baiser de paix, et le rituel valdotain de la messe et du mariage donnait à ce geste toute son ampleur significative. Après avoir donc prononcé les paroles susdites, le curé récitait la prière bien connue Seigneur fésus-Christ, qui as dit à tes apotres: fe vous laisse la paix..., puis se tournant vers l'assistance, il échangeait avec elle le magnifique souhait suivant, qui annonçait la com– munion eucharistique et énonçait en meme temps son fruit spirituel, à savoir l'amour du prochain et la paix consécutive de l'ame et du creur. Il disait: Ayez entre vous le bien de la charité et de la paix pour que vous soyiez dignes de participer aux saints mystères. et l'assistance répondait d'une seule voix: Et que la paix du Christ et de son Eglise abonde toujours dans nos creurs. A cet instant, l'époux, quittant sa piace, gravit les degrés de l'autel et s'approche du curé, qui lui présente à baiser l'ins– trument de paix qu 'il tient à la main. Ce baiser, comme celui qui va suivre, est silencieux et ne s'accompagne d'aucune formule. 39

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