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en deux et de boire à la mème coupe est hautement signifi– catif des réalités du mariage, qui, s'il n'est pas un mariage total, n'est pas un mariage du tout . .. •• Tout est maintenant terminé à l'église; la faule des parents, des amis et des invités, sortant de l'édifice, se répandait dans le cimetière, qui, à cette époque, l'entourait obligatoirement, et se regroupait, les jeunes époux en tète, autour des tombeaux de famille, pour une sorte de visite d'affectueuse courtoisie aux anciens qui les avaient précédés dans la vie et qui dormaient là de leur dernier sommeil. Par cette très louable coutume, profondément ancrée dans toutes les paroisses du Val d'Aoste, on voulait souligner d'une part la continuité de la longue chaine des générations humaines successives, et, de l'autre, le resserrement des liens affectifs entre les familles des nouveaux mariés. Après quelques instants de recueillement, le curé réci– tait un Recorderis, c'est-à-dire une réponse de l 'offi.ce des morts, qui était une sorte de petite absoute donnée à tous ceux et à toutes celles qui reposaient dans les tombes. A la sortie du cimetière, la faule des parents, des amis et des invités escorte triomphalement les jeunes novi, qui sont vé– ritablement les rois de la fète, jusqu'à la maison familiale, où va se dérouler le traditionnel et plantureux repas de noces. Est-il besoin de préciser que les merveilleux vins de la Vallée, dont les sucs, plus exquis les uns que les autres, réjouissaient depuis toujours les habitants, se chargeaient de créer et de fa– voriser ce qu'on appelle délicieusement la c.haleur communi– cative des banquets ? Mais le role spécifiquement sacerdotal du prètre n'était point terminé pour autant, et, sur le soir, lorsqu'après une longue et bonne journée passée en famille, les époux se reti– raient pour se retrouver enfin seuls dans la chambre nuptiale, 41