23 Le Flambeau - 09
parée somptueusement pour la circonstance, le curé était invité à venir à la maison pour bénir, au nom du Seigneur, cette chambre et, une dernière fois, les jeunes mariés. Cette coutume était immémoriale, et elle était religieusement observée dans toute la chrétienté d'alors, et les premiers témoignages qui sub– sistent nous reportent à nouveau au temps du bon roi Gontran, c'est-à-dire à l'époque mérovingienne. Le père de la jeune épousée conduisait solennellement celle-ci et son nouveau gendre dans la chambre qui allait désormais etre la leur' suivi du curé et des membres de la famille, et là, groupés autour du lit conjugal sur lequelles deux époux viennent de s'asseoir, le pretre prononce deux formules, toutes deux très anciennes, dont la première concerne la bénédiction du lit nuptial. Voici ce texte. Bénis, Stçigneur, ce lit conjugal et ceux qui vont y prendre place, et fais qu'ils gardent toujours tes commandements, vi– vent toujours dans ton amour et aient devant eux une longue suite de jours heureux. Par le Christ notre Seigneur. Puis, regardant les époux, illes bénit une dernière fois en adressant pour eux à Dieu les trois souhaits suivants. Que Dieu bénisse vas corps et vas ames et qu'il vous comble de ses bénédictions, camme il l'a fait jadis pour Abraham, Isaac et ]acob. Amen. Que la main du Seigneut soit sur vous et qu'il envoie san saint ange pour vous garder tous les jours de votre vie. Amen. Que vous bénisse à jamais le Père, le Fils et le Saint-Esprit, qui est triple quant au nombre mais unique quant au nom. Amen. J'ajoute, pour terminer, une suggestion de caractère nette– ment ascétique, que l'on trouve dans les missels valdotains des Xle et Xllc siècles et qui était tout à fait générale pendant 42
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