23 Le Flambeau - 09

extenso » l'étude de M. Prou, publiée dans son « Manuel de Paléographie » qui fait autorité: « Aux XVe et XVI" siècles, ce signe est usité pour M; aussi on écrivait TAZ pour TAM, BONUZ, pour BONUM, ITEZ pour ITEM. Je rencontre cela constamment dans les textes que j'ai ici quand il s'agit de l'M final. Voici, à peu près, ce qui est arrivé: l - Epoque mérovingienne: les noms de lieux gardent leur forme latine, mais l'accusatif est seul employé, ils se terminent tous en UM, AM; 2 - Epoque carolingienne: selon les lois générales de la phonétique française, ces deux finales se confondent et ne se prononcent plus; E muet les remplace dans la prononciation et, pratiquement, c'est une époque où personne n'écrit les noms des lieux; 3 - Moyen Age: on se met à les écrire, surtout dans des actes notariés, tous en latin; là, les notaires rendent à ces noms leurs finales latines, UM et AM, en écrivant UZ ou OZ et AZ (inutile d'insister sur l'équivalence de O et de U); 4 - xvr siècle: on oblige les notaires à écrire en français, ce qui les contrarie; ils conservent du moins aux noms de lieux les formes qu'ils leur avaient données; ils écrivent OZ ou AZ; mais ce sont de pures graphies qui n'ont aucun rapport avec la prononciation; 5- Commencement du XIX• siècle: on se metà imprimer ces noms de lieux, d'après les documents écrits, avec les finales OZ, AZ, et ces finales ne se prononcent pas. » ROBERT BERTON 78

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