21 Le Flambeau - 03

5.B. Programme Toutes les stations comportent deux types d'espaces différenciés: l'éta– ble et la« meison » (espace polyvalent qui fait office de fromagerie, de cui– sine, de dortoir pour le personnel). Les caves de conservation de la·fantine, et autrefois du « sérac » se trou– vent à l'étage intermédiaire, à La Vieille pour Vessonaz, au Brouillé pour Verdonaz. Plus on s'élève en altitude, plus les abris sont rudimentaires; les « baraques » disparaissent mème vers 2500 m. d'altitude. Les veaux et les génisses restent alors à l'air libre nuit et jour pendant la plus belle saison. La station d'alpage est: - soit concentrée, c'est-à-dire qu'un seui corps de bàtiments regroupe les fonctions principales (par exemple: la station de L'Ardamun à Vessonaz); - soit dissociée, c'est-à-dire qu'à chaque fonction spécialisée corres– pond un édifice particulier (par exemple: la station de La Vieille). La distribution entre les différents locaux, quelle que soit leur forme, est presque toujours extérieure. L'architecture met ici à profit le relief. 5.C. Techniques de construction Des conditions climatiques extrèmes ont engendré l'application de tech– niques spécifiques que l'an ne rencontre qu'en haute montagne. Pour sim– plifier, je diviserai ce chapitre en trois paragraphes: l. les ouvrages maçonnés, 2. les ouvrages en bois, 3. les ouvrages mixtes. 5.C.l. Les ouvrages maçonnés a. Les parois extérieures Les maçonneries sont presque toutes en pierres sèches. Les murs sont doubles avec blocage interne constitué d'-éclats ou de pierrailles. Il y a pour– tant deux exceptions. Les bàtiments restructurés après 1945 sont enduits d'un mortier de chaux ou de ciment, qui colmate les brèches ou recouvre com– plètement la zone de l'habitation. Le ciment n'a été employé comme liant que vers 1950 (entretien du 12/04/1988 avec Don Camillo Rosset); on le remarque sur plusieurs stations de la combe de Verdonaz: à L'Ardamun età la Tsa. b. Les vofites, les « crottes » Parmi les ouvrages maçonnés, les vofites en pierres sèches sont les plus remarquables. Longues de parfois trente mètres, ces étables-tunnels ont sou– vent été construites à l'aide de cintres, les « leunes », et de coffrages qui per– mettaient de mettre en piace la vofite par tronçons de 2 à 3 mètres. A dis– tance régulière, on distingue à l'intérieur les raccords peu francs entre les voussoirs des joints. Les vofites sont en général souterraines, presque invi– sibles pour l'oeil non averti. Seull'accès béant accroche le regard et signale l'anomalie du relief: un long pli dans le pàturage. D'après Joseph Vevey feu Cyprien, ancien maçon de Valpelline (vii- 14

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