21 Le Flambeau - 03
• L'HOMME SELON JEAN-BAPTISTE GAL Réédition d'un philosophe vald6tain Après Félix Orsières, le philoso– phe de Chambave ressuscité en 1981 dans les pages du XII volume de la BAA, Lin Colliard vient de nous offrir la réédition de L 'Homme indi– viduel et social, oeuvre fondamentale du philosophe de Torgnon Jean– Baptiste Gal. Au mois de décembre dernier est en effet sortie des presses de l'Itla la réimpression anastatique de la deuxième édition de cet ouvrage, parue à Aoste en 1897 grace à l'Imprimerie Catholique, édition augmentée par rapport à la première qui avait vu le jour à Lyon en 1864. Frère puìné de Jean-Antoine, le célèbre prieur de Saint-Ours fonda– teur de l'Académie Saint-Anselme, Jean-Baptiste Gal - c'est Colliard qui nous renseigne - était né à Tor– gnon en 1809. Jouissant de la protec– tion d'un Vald6tain haut placé, l'avocat François Xavier Due, gou– verneur du chateau de Moncalieri, le jeune Gal, licencié en droit, entra dans. la carrière diplomatique qui l'amena à devenir secrétaire d'abord de Gioberti, en 1848, et ensuite, en 1852, de Cavour. Autant dire qu'il eut accès à la haute société du temps et qu'il fut à meme de connaìtre par expérience les événements politiques et culturels du Risorgimento et des premières années du Royaume d'Italie. La prise de Rome, en 1870, lui parut mettre ses fonctions politiques en contradic– tion avec ses convictions catholiques. Il demanda par conséquent d'etre mis à la retraite. Vice-Président de l'Académie Saint-Anselme de 1870 à 1890, h6te de Mgr Due dans ses der– nières années, il mourut à Aoste en 1898. Ses fréquentations politiques, mondaines et culturelles lui permi– rent d'exercer ses exceptionnelles capacités d'observations des types et des caractères humains et lui fourni– rent le matériel pour L 'Homme indi– viduel et social. Camme le titre l'indique, l'homme y est examiné en tant qu'individu et en tant que membre de la société. La psychologie et la philosophie se partagent donc le tra– vai!, mais les point de repère sont offerts par les principes de la religion catholique. Il en ressort une morale fondée sur des valeurs objectives et universelles, c'est-à-dire indépendan– tes de l'individu et valables pour tous les hommes. Pas donc de morale individuelle, mais une morale unique pour tous les individus; point de morale établie par l'homme, mais une morale établissant l'homme. Somme toute, pas une morale, mais la morale. Nous sommes, on le voit aisément, à l'opposé de certaines positions contemporaines auxquelles le mot de morale ne s'applique que pour des raisons simplement linguis– tiques. La morale objective de Gal– une morale subjective étant une con– tradiction dans les termes - consti– tue pour Colliard la raison principale justifiant la réimpression de L 'Homme individuel et social, pré– senté, à juste titre, camme antidote contre les « permissivismes » actuels et camme appui aux toutes récentes réflexions de « moralistes laiques » doutant de leur morale aux bases mouvantes. Gal souhaitait que son livre 159
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