21 Le Flambeau - 03
LA LIGNE DE DEMARCATION D'UNE LANGUE (suite) L'esprit centralisant et la Maison de Savoie C'était la maladie du siècle, pratique d'ailleurs courante qui a commencé en France au début du millénaire et qui a frappé l'Europe entière dans les siècles suivants et d'une manière particulière au cours de la poussée des natio– nalismes européens du XIX<siècle. La Maison de Savoie ne fit que suivre l'exemple de la France demeurée depuis toujours l'Etat européen le plus centralisé. L'étude des étymologies Nous avons eu la chance d'étudier les étymologies de 1647 toponymes et de 2105 anthroponymes disséminés dans les cinq communes de la haute vallée, nous avons également dénombré plus de 27000 noms familiaux de propriétaires-contribuables mentionnés dans le Cadastre sarde de l'ancien Duché d' Aoste et cette liste de noms tous francophones et d'une longueur démesurée nous montre, d'une façon éclatante, aucun mélange d'éléments valdòtains et canavesans au XVIII< siècle. Le nier est contraire à la vérité historique. Nous ne sommes citoyens de la Péninsule que depuis un siècle environ. Pont-Saint-Martin, paroisse– frontière ne compte dans le cadastre sarde que 116 propriétaires-contribuables et tous francophones vivant au souvenir de la meme histoire. Il n'y a point d'italophones. Nous sommes une « individualité historique » bien marquée et nous avons le droit de prendre en main nos destinées. Les Anglais par une expres– sion brève et dense qualifie ce droit de « self government ». Nous sommes autonomes « par droit historique et nature!». Nous vivons dans un pays qui ne ressemble guère au reste d'ltalie. Ces choses ont déjà été dites plu– sieurs fois et ceci est bon à redire encore. Nous osons affirmer aujourd'hui ce que d'autres n'osent encore que penser; nous sommes un peuple d'une« homogénéité ethnique »,une« unité morale» de souche celto-bourguignonne et nous n'avons pas à souffrir le tourment de la chute de notre nationalité, ou autrement dit nous refusons 30
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