21 Le Flambeau - 03

de nous faire « dévaldotaniser », car notre nation a été par trop et depuis trop longtemps opprimée et baillonnée. · La nation vaudoise Pour ce qui concerne la nationalité des minorités nous avons le plaisir de faire connaltre l'expression que De Amicis avait tout spécialement écrite à l'égard du petit peuple vaudois . Cette minuscule minorité piémontaise francophone enrichie d'une cons– cience minoritaire évoque le souvenir d'un pays « pas comme les autres » et qui entend bien continuer à l'etre. Il goiìta, d'abord, lui aussi aux délices empoisonnées de la politique hostile à « leur » français et à « leur » toponymie francoprovençale : Ces quelques 20.000 Vaudois d'esprit régionaliste ont la conscience de n'etre pas des Italiens « comme les autres »et De Amicis l'avait bien com– pris quand il affirmait en écrivant que les Vaudois constituent une« Petite Nation Alpine». Les alliances de familles Dans l'ancien Duché d'Aoste les alliances d'amour et de raison se nouaient alors normalement avec des personnes de l'endroit. On se melait, d'abord, par des mariages avec des gens que la meme terre avait nourris. D'ailleurs on s'unissait aussi aux braves gens fort hon– netes de la Savoie et du Valais qui avaient les memes caractéristiques que les Valdotains, descendant de la meme souche et vivant aux souvenirs de la meme histoire. Les alliances de familles se multipliaient entre Cisalpins et Transalpins. Tandis que, au contraire, les rejetons des familles nobles, parfois désargentés, dormaient leur sommeil avec les riches héritières n'importe où elles se trouvaient. Ils se dénationalisaient en célébrant leurs beaux mariages, ailleurs, en des terres parfois fort lointaines. « Il faut prendre garde qu'un beau mariage est souvent le contraire d'un bon et s'il y en a de bons il n'y en a point de délicieux » (0. Feuillet- Acad. française, 1862). Le Concile de Trente Le Concile de Trente de 1564 pour empecher les mariages entre parents prescrivit à toutes les paroisses la tenue des registres de bapteme et de mariage. La registration des décès est plus récente. «Le registre qu'on tenait des choses passées servait de règle à la postérité » (La Fontaine, Fable VII, 6). Il faut admettre que les registres paroissiaux ont joué un gros role pour réglementer et fixer définitivement les noms de famille. «Il est probable que lorsqu'il était nécessaire de statuer sur l'age ou l'origine d'une personne donnée les témoignages oraux seuls existaient. Ce fut à la fin du XIVe siècle et au début de xvc siècle seulement qu'en France 31

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