21 Le Flambeau - 03
la preuve écrite recommença à se substituer à la preuve orale. Le plus ancien des registres baptismaux connu en France date de 1411 » (Aebischer). En France l' Assemblée législative sécularisa l'Etat-civil en confiant la tenue des registres aux municipalités. La loi Française du 20 septembre 1792 sanctionna la séparation de l'Eglise et de l'Etat. En 1865, trois quarts de siècle plus tard, l'ltalie après un long travail de l'esprit, établit et promulga les lois du code civil et confia, elle aussi, l'Etat– civil définitivement aux municipalités. Par conséquent pour obtenir des actes antérieurs à la date de 1866 ont est obligé de consulter les registres paroissiaux. La paysannerie De façon générale au XVIII< siècle dans le Duché d'Aoste, c'est la pay– sannerie qui est la plus grande propriétaire de la partie haute du territoire. L'ancien cadastre sarde de la Savoie atteste la meme chose. (Voir l'étude de Paul Guichonnet sur le Cadastre de Savoie de 1738). Par son patriotisme montagnard, par son long et dur travail à la sueur de son front, la paysannerie valdòtaine a défriché et fertilisé des vallées entiè– res du Duché d'Aoste. La pénurie estivale des précipitations était combat– tue par un très vaste réseau d'irrigation qui élargissait vers le haut les grands espaces nourriciers en redoublant, ainsi, les produits naturels. « Ce quadrilataire intramontain francophones » possède un bassin hydrographique gigantesque qui est un des plus puissants de l'Europe. Ses 146 cours d'eau sillonnent.les versants ensoleillés des montagnes et consti– tuent un développement d'environ 1270 km. Les vastes plateaux herbeux du Duché d'Aoste qui s'étalent sur les ter– rasses orographiques assurent l'inalpage, à un troupeau épars dans l'éloi– gnement de vingt mille vaches et disséminées dans différentes vallées qui regorgent de 321 alpages. Tous les terrains agricoles en Vallée d'Aoste se vendaient au-delà de leur valeur réelle par passion de devenir propriétaire et par l'ambition et l'orgueil de constituer une sorte d'aristocratie paysanne: « Les épargnes faites à l'étranger étaient employées au retour, en acquisition de biens à des prix fabuleux » (cf. Gorret et Bich in Guide illustré de la Val/ée d'Aoste p. 104). Il faut savoir qu'au XVIII• siècle beaucoup de nobles n'étaient plus riches . Les puissants arbres généalogiques qui possédaient de l'aisance et des lumières, n'étaient plus qu'un souvenir d'un luxe évanoui. Les vétillar– des familles nobles désargentées se sont étiolées et amoindries par un siècle de plaintes en justice et tendent à disparaitre. D'après la lecture de l'ancien cadastre sarde, le Duché d'Aoste était alors constitué par une immensité de petites pièces rurales et précisément de 442.287 parcelles. 32
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