21 Le Flambeau - 03
Le eire Nos égances nous permettent encore d'établir la valeur fiscale de la eire, qui n'était pas bon marché. Prenons par exemple l'égance du manifest de Ronc Galian soit Costalex (fol. 32'), soumis entre autres à demi-livre de eire de cens annuel et perpétuel 307 : Jean-François de Jean-Jacques de Germain de Chenaux: Constantin de Mathieu Petitjacques: Germain de Mathieu Petitjacques: Discret 308 Pantaléon de François Barthélemy l sol Ci re 10 deniers 3 deniers 13 ·deniers et trentième d' un écu" >> , c.-à-d. 5/ 18 d'un écu. Il appert avec une évidence qui perce !es yeux que cette soit-disante valeur commerciale, pour moins de 400 gr. et vers la moitié du xrve siècle, est abnorme. L'auteur n'a pas su interpréter le Titre vingtième du Livre II, art. llll, d'où est tiré ce prix. Il ne s'agit pas en effet du prix d'achat ou de vente d'une livre de céras, mais de la valeur de l'ammortissement d'une livre de redevance de cette denrée, ce qui est bien différent. A cet égard, G. RODDI a pu écrire: « Istituto molto significativo agli effetti di una possibile semplificazione dei complessi rapporti feudali era l'alleggerimento dei feudi. Vigeva il principio che le rendite, i censi, i servizi e altri doveri imposti in relazione ai fondi, consis– tenti in grano, vino, denaro o altro, fossero in ogni caso ammortizzabili ed estinguibili in per– petuo. Per agevolare la liquidazione di questi sovraccarichi del feudo, era pure stabilita la tariffa da corrispondere, la quale comprendeva 32 voci: da un "septier" di frumento ci si liberava pagando 10 scudi, e da una dozzina di uova, mezzo scudo >> (cf. Dal« Coutumier » [1588] alle « Regie Costituzioni » [1770-1773], in « Bibliothèque de l'Archivum Augustanum >> ,XV, Aoste 1983, p. 148). Ce titre vingtième du Livre II du Coutumier, artide Illl, nous apprend indirectement quelles sont !es denrées alimentaires que !es confessants doivent aux seigneurs, en argent ou en nature, pour l'ensemble du Duché: froment, seigle, orge, avoine, chàtaignes blanches, ha ricots (fasols), pois rouges, « arveille >> (sorte de Jentilles) et autres espèces de Jégumes, noix entières, vin mus– cat, vin rouge, vin blanc, faisan , perdrix, huile d'olive (étrangement puisque l'olivier ne pousse pas en Vallée d'Aoste), amendes entieres, grumeaux d'amandes amères ou douces, chapon, poulaille, bovin, brebis, mouton, chèvre, poivre, gingembre, eire, foin, paille de froment, paille de seigle, fromage, céras, oeufs. Le beurre n'est pas cité, et nous ignorons pourquoi. 30 7 Dans cette égance, quatre confessants doivent payer chacun l héminal et demi de blé et 3 deniers pour un moulin à Oyace, au village Closé. La redevance de ce moulin est donc de 6 héminaux de blé et 12 deniers. La redevance dumoulin de Chamein (fol. 97v) est de 18 deniers, celle du moulin de Prarayé (fol. 107') de 6 deniers, celle d'un moulin et d'une scierie à Puillaye de 21 deniers, celle d'un moulin pour piler le chanvre à Oyace au village Sur-la– Crétaz (fol. 15Jr) de 4 deniers, celle d'un moulin à Oyace au village Pied-de-Ville (fol 212') de 6 deniers, celle d' un autre moulin à la Léchère, lieu-dit Fontaines de 6 deniers, celle d'un autre moulin à Chamein avec une scierie (fol. 282') de 12 deniers, celle d'un moulin au village de Merloz (fol. 492') de 8 deniers. La redevance que l'on devait payer pour l'exercice d'un moulin était donc inégale. Cela dépendait très probablement de la puissance des artifices installés. 308 Ce mot est abrégé en Dt dans nos Reconnaissance. Le Jatin médiéval avait discretus, participe passé du Jatin discernere. Discretus, au Moyen Age, avait le sens de« capable de dis– cerner >. Ce titre honorifique pouvait donc etre donné aux confessants qui savaient lire et écrire. Lin Colliard a cependant écrit: « Dans !es délibérations (du Concilium Civitatis et Burgi 60
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