21 Le Flambeau - 03

elle aussi d'établir la valeur fiscale d'une livre de eire: 18 sols 10 deniers; celle du fief de Grand Primau (fol. 389') dit entre autres: « 4e max fait cense eire 4 onces qu'est 6 sols et 8 deniers », c.-à-d. 20 sols la livre. Cette valeur de 20 sols se retrouve encore au premier max de l'égance du fief du Perrier (fol. 412v) . Nous pensons que le prix de la eire était exorbitant parce qu'à l'époque les ruches à rayons mobiles n'existaient pas encore et qu'il fallait pratique– ment tuer les abeilles on endommager gravement la colonie pour extraire le miei et la eire. Dans ces conditions, la eire était un produit plutot rare. La cherté exorbitante de la eire est confirmée par de nombreux docu– ments: en 1775, p. ex., les deux Communes d'Ollomont et d'Oyace s'enga– gèrent à donner chacune, tous les ans, à l'église de Valpelline, 3 livres, 12 sols et 6 deniers, ou bien deux livres de eire, Redevance payée réguliérement jusqu'en 1804. Le join Les tenaneiers doivent fournir parfois du foin. L'égance du fief de Ronc Martin (fol. 398') parle par exemple d'un faix de 6 rubs (kg 57 ,69). Les confessants sont une trentaine: deux contribuent avec 23 livres chacun, un avec 12, un avec 10, un avec 9, deux avec 6livres et demie, un avec 6livres, 18 avec trois livres chacun, 4 avec rien, en tout 150 livres, l'équivalent de 6 rubs. Ce devait etre un peu cocasse de voir passer des gens avec 3 livres de foin sous le bras (kg 1,15) pour contribuer à la formation du faix! 309 • Les perdrix Une seule Reconnaissance a pour redevance des perdrix: celle du fief des perdrix de Chentre (fol. 191'). Elle concerne: « Scavoir premierement une piece de terre en pré size et jisante... lieu- 309 Dans l'égance du fief de Berriex (fol. 477r), le faix de foin pèse 300 livres, soit 12 rubs (kg 115,380): ce devait ètre un faix de mulet. Nos Reconnaissances ne nous permettent pas de reconstruire la valeur fiscale du foin, car cette redevance n'apparaìt que deux fois et est acquittée en nature. Nous savons toutefois, griice à la« liste des prix » placée parO. Zanolli au terme de son étude sur La communauté de Per– loz et Lillianes, in« Archivum Augustanum »,VI, 1973, qu'en 16141e rup de foin (kg 9,615) valait l sols 8 deniers, en 1660 3 sols, en 1692 10 sols, en 1705 de 10 à 12 sols et demi, en 1707 de 8 à 12 sols et demi, en 1708 12 sols et demi, en 1709 de IO à 15 sols. En 1770, il ne vaut plus que 5 sols, et en 1711, 6 sols. Les années de brusque renchérissement coincident avec l'époque la plus désastreuse pour notre Vallée: d'abord l'invasion française de 1691 qui vit !es dragons et !es fantassins du marquis de la Hoguette descendre jusqu'à Chatillon en pillant et ravageant tout sur leur passage; puis la guerre pour la succession d'Espagne qui vit le due de Savoie Victor-Amédée II déclarer la guerre à la France à la fin de septembre 1703, guerre européenne qui ne prit fin qu'en 1713 avec le traité d'Utrecht, mais dont !es années d'acuité, pour notre pays, ne vont pas au-delà de la fin de 1706. 62

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