21 Le Flambeau - 03
LES ALPAGES DE LA COMMUNE D'OYACE (lère partie) l. A vant-propos L'alpage: un mot qui évoque l'été, les migrations saisonnières, l'herbe fraiche, les fleurs, les troupeaux, les sonnailles qui résonnent sur l'alpe, le bruit édatant et saccadé des torrents. Mais c'est aussi un mot qui rappelle aux montagnards les mouches, les taons, la fumée qui pique les yeux, la fatigue, l'épuisement dans la chaleur étouffante des étables suintantes où l'on travaille deux fois trois heures par jour. Bref, la« montagne» qui, pour les bergers, n'est jamais silence et paix, sauf au moment du plus profond sommeil. Voici plusieurs années que je parcours les hautes combes du Valpelline en été, pour me détendre, pour rendre visite à des amis, mais aussi pour relever rapidement les dernières traces des alpages en ruine et observer de plus près les chalets qui ont résisté à l'épreuve du temps. J'ai achevé l'étude de la commune d'Oyace. J'ai constaté que les tech– niques de construction présentaient une grande diversité. Un autre fait m'a poussée à rédiger cet artide: à Oyace, il existe un petit pont maçonné: le point de la Bétendaz. Il porte une date: 1688. Il a donc 300 ans en 1988. Pourquoi a-t-il été construit? Quel était son role? Seule une étude des alpages dont il facilite l'accès pouvait me donner une réponse. Cet artide s'adresse d'abord aux spécialistes età ceux qui désirent mieux comprendre l'aménagement séculaire des Alpes. Mais, je l'ai aussi écrit pour tous ceux et toutes celles qui vivent là-haut, dans les communes élevées du Valpelline, à Bionaz surtout, et qui n'ont jamais vu ces « montagnes » de près. Combien de fois posent-ils leur regard sur ces combes ensoleillées? Ce sont elles qui donnent à la vallée son ampleur prestigieuse. Elles sem– blent proches, à portée de main, mais ce n'est qu'illusion, car ici, plus qu'ail– leurs, le relief et le temps séparent les hommes de leur environnement quotidien. 5
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=