21 Le Flambeau - 03

LES BOURGEOISIES VALAISANNES (suite et fin) Nous donnons une suite à ce que nous avons publié dans notre numéro précédent an sujet des bourgeoisies . Il est fort intéressant de lire sur le « Confédéré » du 3 juin 1988 ce que écrit Mme Cilette Cretton sur L'origine des bourgeoisies: Les bourgeoisies avant 1848 On ne dispose guère de renseignements fiables sur la manière dont les bourgeoisies se sont formées, probablement avant le XII<siècle, dans notre canton. On sait simplement qu'à cette époque, !es seigneuries foncières se sont peu à peu dissoutes pour laisser la piace à des communautés se gouver– nant elles-memes . En 1269, par exemple, la ville de Sion disposait déjà d'un conseil muni– cipal pour la gestion des biens communaux. Quelques localités haut– valaisannes étaient également indépendantes. On ignore en revanche si !es libertés dont disposaient certaines villes et certains villages étaient dues à des chartes de franchise octroyées par les seigneurs, si elles avaient été ache– tées par !es villageois à des nobles appauvris ou conquises de haute lutte. Petit à petit, !es communes codifient par écrit leur droit couturnier qui peut varier considérablement d'un lieu à l'autre. Ces droits sont sans doute postérieurs aux statuts des corporations paysannes: les consortages. Autrement dit, «c'est de la communauté éconornique que procède la communauté politique, la com– mune » (Werner Kampfen). Cette communauté éconornique est sans doute issue de la nécessité de s'associer pour vaincre les forces de la nature. La configura– tion géographique du Valais contraint ses habitants à se rapprocher età s'entrai– der. « Ces corporations créent et entretiennent des aqueducs, des chernins, des écuries, des chalets d'alpages, des moulins, des fours à pain, etc. Elles s'orga– nisent pour la lutte contre les eaux indomptées, construisent des digues, entre– prennent l'endiguement du Rhé'me. Elles occupent et acquièrent, cultivent et utilisent des alpages, des allmends et des forets ... » (Adolphe Fux). Les seigneurs fonciers n'ont sans doute pas été opposés à la création de ces consortages, qui favorisent la vie économique tout en leur assurant le concours des vassaux contre les ennemis qui pourraient menacer leurs biens. Pourtant, peu à peu, !es associations villageoises revendiquent une plus grande autonomie, aux dépens des seigneurs. Les communes promulguent un droit « bourgeoisial » qui réserve des 79

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