21 Le Flambeau - 03
seront répartis entre les différentes bourgeoisies. En Valais, ces dispositions seront concrétisées dans la loi sur le régime communal, du 2 juin 1851. Les communes politiques sont nées. En 1874, la Constitution fédérale accorde à tous les citoyens suisses des droits politiques en matière communale, après trois mois seulement d'éta– blissement. Elle laisse désormais aux cantons le soin de régler le sort des bourgeoisies. Les bourgeoisies aujourd'hui Les bourgeoisies valaisannes puisent aujourd'hui leur force et leur rai– son d'étre aux sources mémes de l'histoire. La Constitution de 1848les avait laissées sant but propre, sans vocation particulière, leur imposant néanmoins des obligations qui, à la longue, pouvaient mettre leur existence gravement en péril. Elles ont néanmoins su s'adapter à leur temps et faire preuve d'initiative. Le 6 mai dernier, Joseph Gross décrivait dans ces colonnes les multi– ples activités de nos bourgeoisies (.. .). Depuis 1971, les bourgeoisies ont accueilli les femmes qui désormais bénéficient en principe des mémes droits que les hommes. Est-ce parce qu'elles se sentent moins d'attaches profondes avec leur lieu d'origine qui jusqu'à tout récemment encore changeait au moment de leur mariage, est– ce tout simplement parce qu'elles ont été trop longtemps écartées des affai– res publiques que les femmes n'ont guère manifesté d'empressement à par– ticiper aux Conseil bourgeoisiaux? Toujours est-il qu'il n'y a encore aujourd'hui que deux femmes élues dans les conseil bourgeoisiaux distincts des Conseils municipaux dans notre canton. Le Conseil d'Etat vient de mettre un projet de« Loi sur les bourgeoi– sies » en consultation. Ce projet sera soumis prochainement au Grand Con– seil, puis passera en votation populaire. On peut donc estimer aujourd'hui que les bourgeoisies ont bien résisté aux assauts des modifications constitutionnelles de 1848 et de 1874, tout particulièrement dans notre canton. Pourtant, de nombreux dangers les guet– tent encore: en leur demandant une contribution trop élevée, les municipa– lités risquent de les appauvrir en les forçant à épuiser toute leur fortune. Les bourgeoisies n'ont en effet pas la possibilité de prélever un impot. Mais de leur coté, en voulant défendre de manière trop rigide leurs intéréts, en s'isolant, en rendant leur accès difficile, voire impossible, les bourgeoisies elles-mémes risquent de s'autodétruire. Les migrations toujours plus impor– tantes réduisent les bourgeois de nos cités à la portion congrue. Le sang neuf commence à manquer. Or il est indispensable à la vitalité de l'institution si celle-ci veut éviter l'asphyxie. C'est dans cet esprit que va s'ouvrir la Féte cantonale des bourgeoisies des 4 et 5 juin, à l'appel du président de son comité d'organisation, Geor– ges Darbellay: « Etre bourgeois confère une responsabilité, celle d'étre digne 82
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