21 Le Flambeau - 03

Histoire d'un trou, conte de Fées LES DERNIERS JOURS DE PERONETTE A Bionaz, sur la rive gauche du Buthier en face du Mellé, tail– lée dans la montagne perpendicu– laire, il y a une grotte verticale d'environ 35 mètres de haut appe– lée « Boma de la Faye » (le Trou de la Fée); on y accède de Pouil– laye; elle avait de beaux stalacti– tes auxquels répondaient autant de stalagmites; les chercheurs de trésors ont tout ablmé... (Guide du Valpelline. Abbé Henry). La Fée, accroupie au coin du feu, sommeillait à la lueur des tisons ardents. Dans son abri, une fumée légère vite engloutie par une sorte de tunnel hélico!dal, passait le tete sur la paroi de la montagne. Rarement les rayons du soleil filtraient dans la caverne, mais quand cela arrivait, une clarté magique dévoilait un endroit totalement recouvert d'une poudre jaune-soufre. A l'ombre de ce site sauvage s'écoulaient sans bruit les jours de Peronette. La mystérieuse créature, rescapée à ses copines Téolinde et Zéno– bie, se baladait tristement sous une épaisse chevelure, curieux substrat pour d'innombrables espèces de lichens et de mousses. Le visage ridé de vieille fille, le regard mat et craintif, elle n'émettait aucun son. Toujours obsédée par la peur des humains, la Fée ne sortait que la nuit, confiant dans les abrupts les plus inaccessibles de la montagne. 89