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der à nos institutrices et à nos institu– teurs qui participent avec Ieurs 'en– fants' aux Concours Cerlogne". "L' apprentissage avant toute autre chose" n'est pas un vilain dicton: il est à sa manière une autre version de "Il n'y a pas d'amour sans connais– sance" de l'apòtre saint Jean. En présentant cet ouvrage, M. Di– no Viérin, professeur, Assesseur ré– gional à l' Instruction Publique, a écrit: "Le francoprovençal n'a pas une longue tradition écrite. Le premier texte en patois imprimé est probable– ment la Iettre attribuée à Laurent Pléoz, parue en 1850 dans l' Alma– nach du Duché d' Aoste. En 1855, Jean-Baptiste Cerlogne écrit "L'Infan prodeggo", poésie en dialecte valdo– tain qui marque le début d ' une pro– duction limitée mais de qualité, à la– quelle il travaillera régulièrement jus– qu' au début du XXe siècle. "Le premier recueil de poésies de I'abbé Cerlogne ne paraitra, d'ail– Ieurs, qu'en 1889, voilà exactement cent ans. Le poète choisit le dialecte de la ville d' Aoste en proposant le premier, un code graphique approprié à la variété dialectale privilégiée. "Depuis, l' habitude à écrire en francoprovençal n'a jamais exprimé une 'ko"iné', une variété linguistique "de prestige", référent unique des écrivains. Combien de variété existe– t-il en Vallée d' Aoste? "Une par commune au moins, parfois plus . Certes, bien que les écarts ne soient pas considérables, les patoisants les perçoivent nettement. Cette multipli– cité, qui ne gene pas I'intercompré– hension, représente, à mon avis, une grande richesse culturelle qui mérite d'etre conservée dans un monde ten– dant à l'uniformisation. II n'empeche qu 'elle pose des problèmes quant à l'écriture, du fait de l'absence d'un code graphique susceptible de repro– duire les sons propres à toutes les va– riétés de francoprovençal. Pour combler cette lacune, le Cen– tre d'Etudes Francoprovençales 'Re– né Willien' de Saint-Nicolas a propo– sé un système d'écriture toujours en voie de perfectionnement, étant don– né l'évolution des études sur la pho– nétique de nos formes dialectales. "Par le canal du 'Concours Cerlo– gne' et des 'Journées d ' information' qui le précèdent, un bon nombre d'enseignants ont été formés à l' utili– sation de ce code et à son adaptation aux nécessités locales. "En participant au Concours avec leurs élèves, ces enseignants ont déjà pratiqué l'art difficile de I' écriture du francoprovençal. Il Ieur manquait néanmoins, jusqu'à maintenant, un instrument didactique qui faciliterait l' apprentissage du code graphique de la part des élèves. "Le travail de Mme Erica Pezzoli que nous vous proposons, a été conçu dans cette optique. Il s'agit d ' un ca– hier qui devrait amener progressive– ment les élèves à écrire leur patois. "Le référent principal est l'image; aucun intermédiaire linguistique ne risque d' interférer avec le système linguistique de l'élève qui se trouve ainsi dans la condition idéale pour produire des motifs, des phrases et de petits textes dans 'son patois' . "Ce cahier représente une nouveau– té dans son genre, et comme toute nouveauté il pourra s' enrichir et se parfaire grace aux conseils et aux ob– servations de ceux qui l' utiliseront. Une fois de plus, nous faisons appel à l'esprit de collaboration et à l' amour pour le francoprovençal que Ies en– seignants valdòtains ont toujours ma– nifesté, convaincus que nous sommes, de recevoir une réponse favorable. Si le francoprovençal chez nous se porte 157
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