21 Le Flambeau - 03
---- --- - ----- siance et !es condition requises, mais la subordination il y seras toujow; nous au– mns toujou des chefs; ainsi l'inférieur doit ce soumettre aux ordres du supérieur tant lai"que que ecclesiastique, sous peinne d'etre punnis sellon que la lois décrette. "Il y en at qui se pense, pour etre bon patriots, quifaillefaire des gestes de libertinage, faire des estratagèmes8 la nuit, troubler le repos peuplic, com– me l'onfait que trop: ce qui est deffendus parla loix et que nous somme obli– gé d'invigiller; c'est tout le contraire: pour etre bon patriot et bon répubbli– quain il faut toujour etre p ret à sacriffier la vie pour la patrie. Loin d'avoir des inimyttie1; des renqunnes !es uns contJ·e !es autres, on doit s'aùner et ché– rir comme des vrai patriot, se rendre service; qu 'en ce trove [littéralement: quand se trouve] l'occasyon, celui qui at baucoup enfaire part à celui qui at peux; en un mot, pour etre bon patriot il faut etre personne de probitté, de justice, et avoir la religion pour principe9. "Nous avons executté !es ordres du governement provisoire en plantant l'arbre de liberté que vous voyez; vous avez entendu !es peines qu ' il y at contre ceux qui feroit le moindre injure à ce signa! de la nation. Pour toutte suretté nous devrions faire faire la garde car si par malheur venoit à mes ariver quelque chose, outre la mort qu'on feroit souffrir à celui qui le feroit, la commune est encor menassée de chatiment terrible; mais pour à present, comme le froid et si ecsessif, nous retardon encor jusqu'à nouvel ordre, persuadé que dans cette commune il ne ce trovera pas des jeans si mal in– tentionés, et que tout ce passeras dans le bon ordre comme par le passez. Au premier ordre nous établironts une compannie nationalle dans la parois– se pour que dans l' ocasyon nous sachyon tout de suit où prendre des forces, car cette compannie nationalle dépendras de la municipalitté toutte quant fois que le besoin l'exigeras, soit pour le bon ordre de la paroisse, soit pour autre chose telle qu'elle seront ordonnée par nos chefs. "Ainsi tachon d'etre tout unis et d'etre soumis au governement qui nous commende, et soyez perduadé que tout ce que je pourrai et tout ce qui dépendras de mois, je ferai pour le bien de la patrie, ainsi que j' espère qui feront !es quattres municipoz; mais !es ordres, te! qui viendront, nous somes obligé de lesfaire executter sous peinne de la mortlO. "Je dois encor vous prévennir d'une affaire qui pourroit porter un tort considerable à la patrie: c'est qu 'il est deffendus de conduire des deserteur seullement à un quart d'heure loin de ché soi: s'il vient à s'en presenter quelqu 'un, vous ne fairez pas seullement semblan de !es connoitres pour s Estrattagème = Stratagème. 9 Voilà comment le cap. CHAMONIN concevait et expliquait publiquement à ses concitoyens les principes de la révolution, sans gene et sans crainte car, il faut bien l'admettre, en ce moment-là il fal– lai! avoir une bonne dose de courage et de sang froid pour fai re ces déclarations dans la Salle du Con– sei! Municipal. Nous découvrons ici la vraie personnalité de Chamonin: son courage et son sang froid d'abord,joints à une bonne dose de prudence, son charisme et une conscience inébranlable. IOA vrai dire nous devons bien avouer que pendant nos recherches dans !es diverses Archives des Communes nous n' avons jamais constaté une condamnation à mort de la part de l'administra– tion française en Vallée d' Aoste. Nous avons eu l'impression qu' il s'agissait là d' un choix bien calculé: le mort ne sert plus à personne tandis qu' on peut pressurer le vivant, qui était générale– ment condamné à de fortes amendes, surtout s' il s'agissait de rénitents et de déserteurs. 26
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