21 Le Flambeau - 03

propriété personnelle, cela ne fait pas de doute, mais aussi sur les consorteries et, ce qui est plus important, sur les berges des torrents qui appartiennent au domaine communal. La végétation pousse d'une façon fantastique le long de ces berges. Si l'on annihile complètement cette végétation, quelques années après on la retrouve aussi vigoureuse qu' auparavant. Une végétation trop puissante sur les berges des torrents, contrairement à l'intuition, a le pouvoir de faire dévier les avalanches et les éboulements de leur écoulement nature!, en risquant de les faire précipiter sur les villages. Cet ancien travail de déboisement, pratiqué encore après la fin de la dernière guer– re mondiale, assumait donc un intéret écologique et environnemental parmi les plus importants. Nos ancetres ont donc été de tout temps des écologistes par excellence. Maintenant qu'il n'y a presque plus de brebis et de chèvres d'éle– vage, ce sont les équipes d'ouvriers forestiers qui doivent pourvoir à ce travail indispensable pour la sauvegarde des agglomérations humaines, avec le coiìt que cela comporte pour la collectivité. Cette petite description de la vie d'antan nous amène à mieux définir la signification de certains mots devenus à la mode. Le mot "écologie" (du grec oikos, demeure, et logos, discours) est un ter– me de la science biologique. Il signifie "étude des relations des espèces anima– les et végétales avec leur milieu". Le mot "environnement" est un mot de géographie physique et humaine. Il signifie "étude de ce qui nous environne". La défense d'un éco-système est le maintien d'un équilibre biologique sur la planète. La défense de l'environnement est la défense du sol, pas sim– plement comme une fin à soi-meme, mais dans l'intention de conserver, au mieux d' améliorer la qualité de la vie de l'homme. La défense d'un éco-système et la défense d'un environnement sont deux activités qui le plus souvent se compénètrent. L'une a un impact sur l'autre et vice versa. Détruire une foret sans raisons suffisantes, c'est non seulement dé– truire un éco-système, mais aussi compromettre la qualité de la vie. Détruire excessivement la prolifération des vipères, c'est etre condamné à avoir une plus grande abondance de rats et d'autres animaux nuisibles, c'est rompre un équilibre biologique subtil mais nécessaire, qui n'aurait pas d'impact visible, mais en aurait un très grand sur la qualité de la vie. Protéger excessivement la multiplication de certains animaux nuisibles peut provoquer d'autre part des dégats terrifiants, pour la vie d'autres animaux et compromettre l'existence meme de l'homme (pensons simplement à la rogne, à la rage). Un manque de contròle de croissance démographique raisonnée dans certains pays du globe, nous amènerait très vite à de memes résultats catastrophiques pour l'avenir de l'humanité, et ainsi de suite. Les exemples foisonnent dans ce domaine, leur nombre est incommensurable. La nature, ceuvre de Dieu, avait bien fait les choses. Nous l' avons offen– sée, parce que nous ne pensons qu'au bien-etre età l'argent qui en représente la prémisse indispensable. L'homme du siècle qui s'annonce devra nécessaire– ment redécouvrir ses lois d'équilibre subtil. Il n' y a pas d ' autres solutions pos– sibles, si l'homme de demain voudra encore conserver des raisons d'existence sur notre planète. A. CHENAL 38

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