21 Le Flambeau - 03

Pont-Saint-Martin, le vieux pont romain - Tais-toi. Tu me fais peur. Tu tiens parfois des propos inconvenants. - Mais non, ce ne sont pas des propos inconvenants, ce sont des propos dictés par le simple bon sens. Pensez donc aux massacres de Solférino, de Ma– genta, à tous les massacres de l'Histoire. Tous ces jeunes qui ont donné la vie pour la Patrie, ne l'auraient-ils pas rnieux servie de leur vivant, par des actions d'éclat, des découvertes, des inventions utiles à l'humanité? Combien de gé– nies, la guerre aura-t-elle mis sous terre, le saura-t-on jamais? Pour moi la guerre n'est pas une épopée de gioire, mais souffrance, misère, farnine, froid, mort, horreurs sans nom. Dans le terrible écrasement de la conquete, de la vic– toire, combien d'hommes ont péri, combien de cités, de bourgs, de villages pillés, incendiés, de champs dévastés, de chefs-d'reuvre et de monuments dé– truits! Et la crainte, l'ignorance, la brutalité, la violence, la cruauté répandues partout. Et tout cela pourquoi? Certes, pas pour améliorer la condition humai- 56