21 Le Flambeau - 03
2)Etienne et Jean-Nicolas Petitjacques, en champ 350 toises 3)Pantaléon d' Adam Bionaz, en champ 1.000 toises 4)Antoine de Pantaléon Barailler, en champ 100 toises 5)Pantaléon de Jean le Jeune Petitjacques servis 2 deniers servis 6 deniers servis l denier servis l denier II est intuitif de penser qu'il s'agit de la localité que nous avons prise en considération. Que peut dès lors signifier ce cullaz? Le [z] fina!, non étymolo– gique, indique qu ' il s'agissait à l'époque d'un paroxiton et que les détermina– tifs "bassa", "haute", et le "a" fina! de "cullaz", qu'il s'agissait d'un substantif féminin. Le "Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie" du cha– noine Adolphe Gros (Belley, 1935), nous fournit la clé de ce petit problème. Nous citons fidèlement (p. 197): "Culaz (La). - Bas latin culata (terra), terre au sol éboulé, ayant formé comme une coulée de lave. En Maurienne et en Tarentaise, pays ravinés par les torrents, les lieuxdits culaz ou culée sont en grand nombre. "Culaz (La). - Hameau des communes de Fontcouverte: In culata (Ac– te de 1391); A la Cullaz, 1585 - Macòt- Marthod - Pontet- L.d. des commu– nes d' Aussais - Chatel - Orelle: in monte Bistorte l.d. in Culata (Terrier de 1474)- Beaufort- Villarembert- Albiez-le-Vieux: in costa de Culata (terrier de 1414)". "Cullées (Les). - Hameau des communes de St-Martin-d' Are: Domus in Culatis juxtafluvium Arous (Terrier de 1475)- Ecole- Pussy- St-Cassin– Ugine: Via tendenz a castro Ugine versus Culatas, 1391 (Acad. Sab. t 48°, 348", etc. Aussi pour notre zone, tout semble indiquer que le bas-latin culata est la bonne étymologie. Topographiquement, les actuelles prairies sont en forte pente, donc sujettes à des coulées de terre, et le voisinage du torrent Buthier, au cours des crues dont nous n'avons plus souvenance, a pu ravager ses ber– ges. Une enquete lexicographique nous permet de parvenir aux memes ré– sultats. Dans le patois de Bionaz, nous trouvons le verbe colé, pour couler, dégouter: L'éve cole dun lo ru, l'eau coule dans le ruisseau. Lo na me cole, le nez me dégoutte. L'éve me cole pe l'étsenna, la sueur me coule dans le dos. Un autre verbe est colaté, glisser: Colaté su la lliace, glisser sur la gia– ce. Colaté pe un decllio, glisser le long d'une pente. La nèi colate di pendì– e, la neige glisse des parois verticales. Nous avons aussi le substantif fémi– nin co/atta, pl. e, avec le sens, entre autres, de petit glissement de neige, de terre: L'est veneuva ba euna co/atta si lo tsemin, un glissement de neige, de terre s'est abattu sur le chernin, la route. L'est parteuva euna co/atta et l'at implèissi la comba, un glissement de neige s'est abattu et a rempli le lit du torrent. Le Iexique du patois de Bionaz, la topographie du lieu et les connaissan– ces du chanoine Gros se sont réunies, jusqu'à la preuve du contraire, pour dé– montrer qu'il n'est pas possible de voir les choses autrement. 69
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