21 Le Flambeau - 06

Jean-Joseph Pallais fit la connaissance de Jean-Jacques Rousseau à Chambéry au cours de l' automne 173 i. Il s'était installé dans la capitale savoyarde chez Mme de Warens. Rousseau fut d'abord employé camme secrétaire au service du cadastre où il travailla à la "Tabelle" de Sainte– Foy en Tarentaise. Mais il parait avoir quitté cet emploi au début de l' été 1732, pour se livrer totalement à la musique. Il est temps d'évoquer la rencontre de Rousseau et de Pallais, que l'on retrouve dans, les "CONFESSIONS", étant donné la fidélité de la mémoire de Rousseau, la siìreté de son information, bien que d'autres contestent ses affirmations, jugées trop loin de la vérité. Et pourtant, voici en résumé comment Rousseau évoque le souvenir de son compagnon. "Il arriva du Val d'Aoste un jeune organiste appellé Pallais, bon musicien, bon homme, et qui accompagnait très bien au clavecin. Je fais connaissance avec lui; nous, voici inséparables, il parle aussi du Père Caton, qui était charmant, l'abbé Pallais avec sa voix de breuf était le plastron". Mais le personnage se retrouve dans un autre écrit de Rousseau, la manuscrit de la 6ème promenade des "Reveries" où l'on peut lire ceci "C'est ainsi que le bon abbé Pallais jadis mon obligé et mon ami, brave et honnete garçon dans sa jeunesse, s'est procuré un établissement en France en devenant traitre et faux à mon égard". Cette description est bif– fée au crayon rouge dans le manuscrit. L'opinion de Rousseau sur son ami de jeunesse, semble donc n'avoir pas été définitivement formée et meme avoir varié. Il est donc bon de rappeler à quelles dates furent écrites les deux versions. Le début des confessions fut rédigé à Wootton, en 1766, la suite au çhàteau de Trie, prés de Gisors en 1767. Quant aux "Reveries" elles furent rédigées par Rousseau à la fin de sa vie, en 1776. Revenons à Chambéry, pour identifier les amis musiciens de Rousseau : Canavas, le, Père Cato, Pallais. Le premier était un Piémontais, employé au cadastre de Savoie. Ce cordelier fut gardien du couvent de Sainte~ Marie l'Egyptienne à Chambéry à partir de 1732. Aussi pouvait-il accé– der à l'argue de l'église sans etre organiste. Bachelier de la Sorbonne, l 'homme avait-il pu entendre Louis Marchand aux Cordeliers de Paris, voire travailler avec lui? En ce qui concerne "Son Identification" disons que l'abbé Pallais des "Confessions" est évoqué dans l 'une des premières biographies de Rousseau, celle du comte de Barruel-Beauvert, parue en 1789. Pallais parait avoir été en suite négligé par les historiens de la litté– rature,jusqu'aux travaux de G. Daumas, qui a cru reconnaitre le person– nage dans un certain Jean-Antoine Palazzi, Piémontais. Donc ce Valdotain Piémontisé, aurait été bibliothécaire à la Royale Université de Turin en 1730, puis prieur de Notre-Dame de Bellevaux en Bauges et aussi abbé de Selve, et économe général des bénéfices vacants en Savoie. D'autres commentateurs font de Pallais un Jésuite, sans ap- 101

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