21 Le Flambeau - 06

, L'HERITAGE DU PAVILLON ( deuxième épisode) Un mois avait passé depuis le demier bain de Zaccharie et tous en riaient encore lorsqu'arriva à la commune de Gignod une demande d'in– formations.d'un notaire de Paris à propos des éventuels parents encore en vie d 'un certain Falcò qui avait émigré là-bas très jeune, en quete de for– tune. Les demiers parents se trouvaient etre Zaccharie et son neveu Neste; l'héritage consistait quant à lui en une guinguette, Le Pavillon, située en banlieue, presque en campagne, au terminus des tramways. C'était le rendez-vous du dimanche pour les amoureux et pour qui cherchait l'aventure et le bon temps, offrant souper, bal et surprises en tout genre. Pour Zaccharie et pour Neste, c'était ce qui pouvait leur arriver de mieux et de plus incroyable. Presque plus personne ne se souvenait de Falcò mais quelqu'un parla de certains aspects de ses activités quelque peu louches et du milieu qu'il fréquentait dans lequel il était sumommé Falcò l'Apache. Il avait racheté Le Pavillon pour trois fois rien à un de ses amis qui s'était ruiné aux courses et l'avait rafistolé pour l'adapter à la clientèle. Les deux héritiers se rendirent donc à Aoste chez le notaire Fruttaz qui les écouta patiemment et leur donna de bons conseils. Après s'etre renseigné auprès d 'un notaire de Paris, il informa ses deux clients que Falcò avait pour homme de confiance un nain nommé La Taupe qui lui servait de galopin aux champs de courses, vendant pour son compte des tuyaux pourris. La Taupe connaissait comme ses poches ce sous-bois corrompu et venait régulièrement rendre compte de tous les complots dont il était in– formé. Il avait ainsi réussi à sauver la vie à son boss en plus d'une occa– sion. Depuis, ses pouvoirs au Pavillon étaient incontestés et meme La Polonaise passait après lui. La Polonaise était la bonne arnie de Falcò et l'animatrice des réjouissances au Pavillon en compagnie de deux de ses copines et compatriotes; ensemble elles jouai((nt au violon des airs tzi– ganes endiablés, vetues de jupes bombées en abat-jour recouvertes de paillettes. 105