21 Le Flambeau - 06
nait environ 12h tandis que celui du matin, vingt heures. Pendant lo coulé, le lait pouvait etre vendu aux particuliers. Quand le lait avait repo– sé, avant de préparer le beurre et le fromage, la crème qui s'était déposé à la surface était recueillie avec l' écramere (photo 9). Une fois la crème recueillie, on procédait à la fabrication du beurre, puis du fromage, ce qui restait constituait la brossa. Un fois retirée la brossa, restait le serias. Les résidus étaient donnés aux cochons. Le lait était chauffé à 35°C dans la tsaoudere (photo 10) qui pouvait contenir jusqu'à 700 1.. On ajoutait en– suite le caillot (caillebotte), on laissait reposer une heure puis on le battait avec la lyre. De nouveau chauffé à 40°c environ, il était toumé avant d'extraire le fromage. La production était de 6 à 7 kg de beurre au jour (photos lla/llb/12/13). La joumée de travail du fruitier commençait à 4h00 du matin et finissait vers les lOhOO. Après lo coulé du soir, il procé– dait au calcul des quantités afin d 'établir lo tor. Lo tor consistait à travail– ler le lait de la journée précédente (photos 14/15/16). Il était déterminé par la quantité de lait apporté par chaque associé. Celui qui apportait la plus grande quantité et donc atteignait plus rapidement le quota assurait le t or plus fréquemment. Outre d'aider à la fabrication du fromage, il était tenu de pourvoir à l'alimentation en bois de la cheminée. Environ deux ou quatre meuria de bois (40kg) et 20kg de ramettes étaient nécessaires. Tout est resté intact, semblant attendre la prochaine livraison de lait pour se remettre à vivre. Une énorme couche de poussière s'accumule au fil des ans et recou– vre d'un linceul registres et matériel, ces témoins de toute une vie, d'un passé si proche et si lointain que la modernisation et le progrès se pressent d'engloutir dans leurfolie décadente. Les araignées maltresses des lieux emprisonnent dans leurs immenses toiles la mémoire de tout un art de– stiné malheureusement à disparaitre au lieu de remettre en valeur ce pa– trimoine qui pourrait etre exploité, meme au seui! du troisième millénai– re, et nous donner encore des produits typiques de qualité spécifiques à chaque pays de la Vallée. ROLLANDE MAZOLLIER N.B . Nous remercions vivement Faustin Da/bard pour sa disponi– bilité et la collaboration apportée à la recherche età la rédaction de cet article. Matériel photographique : Faustin Da/bard, Raymond Vautherin, Rollande Mazollier et la sculpture en noyer de Guglielmo Pramotton . 14
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