21 Le Flambeau - 06

8. On ne pourra pas mener l'eau dans le ru en question dès la moitié du mois de septembre jusqu' au premier avril. 9. Les hommes d'Arnad surveilleront et garderont leur ru , pour éviter des tromperies et des dommages. Mais le nouveau cours de l 'histoire ne fu t pas favorable aux partisans du ru: le comte François de Challant mourut le 28 avril1442 après avoir nommé ses filles Catherine et Marguerite héritières universelles, par tes– tament du 22juin 1437. Les autres Challant s'opposèrent à ces demières volontés puisqu 'elles étaient contraires aux coutumes du Val d ' Aoste, se– lon lesquelles les femmes ne pouvaient pas succéder dans les fiefs nobles. La lutte, comme on sait, se déclencha dans la famille .. . Les guerres de succession qui bouleversèrent le comté durent force– ment empecher tout travail, d'autant plus que les Vallaise, fidèles au due de Savoie, poursuivirent, avec les autres alliés, la rebelle Catherine. Enfin, la fille du comte François, veuve de Pierre d'Introd, capitula et Jacques de Challant-Aymavilles, son principal adversaire, prit posses– sion de la comté de Challant au mois d ' octobre 1456. Mais la paix était loin de régner: quelques années plus tard, vers la fin du 1462, Catherine, et son troisième mari, Pierre de Chissé, seigneur de Polinge, occupèrent nouvellement avec la force le chateau de Verrès et se firent jurer obéis– sance par les particuliers du lieu. La situation se traina jusqu'en 1466 quand les usurpateurs furent mis en déroute et le chateau, conquis par les forces du comte légitime, fut confié au gouvemeur Jean-Jacques de Vallaise, neveu de Bertholin de la branche de la Cote 7. Entre-temps, tous les seigneurs qui s'étaient accordés pour la réali– sation du ru étaient désormais morts: François de Challant, on l'a dit, en 1442, Amédée de Vallaise vers le 1438, son frère Michel en 1445 environ et,leur cousin Bertholin vers le 1460. La sécheresse, au contraire, ne s'était pas éteinte et continuait à affli– ger les paysans et les seigneurs d'Arnad qui délibérèrent enfin de com– mencer les travaux. Par conséquent les Vallaise, en vertu de l'accord du 1436 passé entre leurs prédécesseurs et les bourgeois de Verrès, s ' adres– sèrent encore une fois à un certain comte de Challant afin de pouvoir commencer à creuser leur ru. À ce qu'il para!t les résistances ne man– quaient pas: dans la supplication on demanda qu'il flìt ordonné aux hommes de Verrès de permettre le puisage de l' eau et le passage de 7 Sur les questions des successions dans les fiefs de la maison Challant cf. L. VACCARONE, Scritti sui Chal/ant, Aoste 1967. 32

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