21 Le Flambeau - 06
preuves pour soutenir le fait que ce trésor était la propriété du couvent de saint Gilles. Avant-tout il précisa qu'il s'agissait du total des revenus encaissés au temps où les cens (imp6ts) étaient en vigueur et que cette somme, épargnée par le chapitre avait été cachée pour la soustraire aux pillages pendant les guerres des demiers siècles. Deuxièmement, il souligna que la meilleure preuve est que le trésor était caché dans le mur d'enceinte d'une propriété du chapitre. Troisièmement: le chapitre avait fait des tentatives pour obtenir la restitution de ce trésor, mais sans aucun résultat. Maintenant le procureur général est obligé de recourir à l'autorité pour en avoir justice. n demande alors au juge du mandement que, le plus t6t possible, soient appelés à comparaltre chez lui, Martin Allemand, Jean Lantemo et Jean– Baptiste, son frère, en qualité de complice, François Allemand, père de Martin, tous domiciliés à Issogne, qui avaient toujours nié et contesté toute responsabilité dans l' affaire, afm d' exposer les raisons pour lesquelles ils ne veulent pas restituer1e trésor retrouvé et emporté, sous peine d'etre condam– nés à lui payer la valeur au poids de 33 livres d'or ou lui payer la somme de f 33.000!! Valeur estimée à l'époque, en cas de restitution. Dans le document il résulte aussi que le procureur avait déjà consulté un avocat; il cite en effet certains articles de loi; précisément les articles 690 et 685, qui prévoyaient à la faveur des deux le payement d'une prime pour la retrouvaille égale à la moitié de somme. (voir notes l-2) Le procureur était très tracassé car il avait peur de perdre le trésor, vu qu' il avait à nouveau disparu et avait été bien caché par les deux !! Il écrit encore au juge une première requete pour que soient mis sous séquestre tous les coffres, armoires, "credences" et autres meubles conte– nant de l'or ou de. l' argent, qui se trouvent aux domiciles des frères Lantemo fermiers de profession et habitant la ferme du chapitre; et aux do– miciles de Martin Allemand et son père François. Le tout à cause de la no– torieté des faits et moyenant caution de damno injurie.Il demande en outre de prendre toute les mesures nécessaires afin que le trésor ne puisse etre soustrait par les personnages déjà cités et pour qu'il puisse etre rendu. 1 "COCE CIVIL- pour les états de S.M. le Roi de Sardaigne- Turin, imp. Royale- 1837- Livre troisième: des di.fférentes manière dont on aq11iertla propriété- Dispositions généra/es. Art. 690: Le maftre de la chose devra, si ce/ui qui/'a trouvée /' exige, /11i payer, à titre de récom– pense,/e dixième de la somme 011 de la valeur de la chose; mais, si celle somme ou celle vale w· est a11-dessus de deux mil/es livres, la récompense pour /' excédantne sera q11e d11 vingtième. 2 Art. 685: La propriété d' untrésor appartieni à celui qui le tro11ve dans son proprefonds; si le trésor esttrouvé dans /efonds d'autmi, il appartient pour 11ne moitié à cel11i qui l'a découvert par le p11r effet du hasard, et pour /'autre moitié au propriétaire d11 Jonds.Le trésor esttoute e/w se ca– chée ou enjo11ie s11r laquel/e personne ne pe11t justifier sa propriété. 71
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