Flambeau - Le
Il est triste de constater comment trois éminents membres contempo– rains du clergé valdòtain, J.-B. Cerlogne, Aimé Gorret13 et notre auteur, qui ont illustré notre culture dans des domaines différents, qui ontjoui de l'amitié de rois, princes et personnalités éminentes sur le pian inter– national, aient connu les memes expériences de vicaires toujours en mouvement, de recteurs dans des villages isolés et de curés hors du dio– cèse, signe évident d'un manque de syntonie avec la hiérarchie ecclé– siastique valdòtaine. Les neuf ans d' uexilll à La Trina sont pour Christillin très enrichissants du point de vue humain et culture!. Bien qu'à l'écart, il reçoit des visites, entretient des relations avec des personnalités du monde culture!, s'adonne aux observations scientifiques qui lui sont chères et, surtout, écrit les Légendes et récits recueillis sur /es bords du Lys qui feront sa for– tune littéraire. Cet ouvrage, édité en 1901, parut, parait-il, gnke à la contribution financière de la Reine Marguerite qui effectuait de longs séjours à Gressoney-Saint-Jean. La Reine demanda un jour à Christillin quelque chose à lire sur la Vallée d'Aoste; elle reçut ainsi le manuscrit des lé– gendes qu'elle apprécia beaucoup. À connaissance des difficultés éco– nomiques de l'abbé, elle se chargea des frais d'édition de I'<:Euvre14. L'ouvrage est l'objet de recensions flatteuses en Vallée d'Aoste et ailleurs et reçoit un excellent accueil dans les milieux scientifiques. Cet accueil a été tellement favorable que Légendes et récits eut l'honneur en 1908 d'une édition italienne, préfacée par Antonio Fogazzaro. Peu d'auteurs valdòtains peuvent se vanter d'avoir été traduits. C'est probablement à la période de La Trina que nous devons la col– lecte des dix contes de Cogne parus dans la revue La Tradition entre 13 Gorret Aimé Jean-Baptiste, né à Valtournenche en 1836 et décédé à Saint-Pierre en 1907, surnommé I'Ours de la montagne, a été un alpiniste expérimenté, vainqueur du Cervin du còté valdòtain, et il peut etre considéré comme le plus grand exposant valdòtain de la littérature de montagne. Jean-Baptiste Cerlogne, né à Saint-Nicolas en 1826 et décédé en 1910, a été le fonda– teur de la littérature francoprovençale valdòtaine. Poète, conteur, il nous a laissé aussi une grammaire et le premier dictionnaire de francoprovençal valdòtain. 14 Dans Una nobile vita-l'Abate J-J Christillin, nécrologie anonyme parue sur un journal, probablement piémontais. La coupure de journal m'a été fournie par Grat Vesan junior. 120~
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