Flambeau - Le
L'INCENDIE DU MONT ZERBION Le 22 mars 1990, l'un des incendies les plus graves qu'ait connu la Vallée d'Aoste au cours de la deuxième moitié du xx.e siècle s'est produit sur le mont Zerbion. Les inter– ventions qui ont été faites sur cette zone ou celles qui sont encore en cours illustrent parfaitement les orientations adoptées dans le suivi et la planification de ce secteur. À cause de la grave pénurie d'eau qui sévissait depuis le printemps de 1989, les maté– riaux vivants devinrent extremement inflammables du fait de leur déshydratation, à tel point qu'ils ont provoqué des incendies de cimes amples et dévastateurs. Le feu s'est pro– pagé depuis un brulis agricole dans les prés d'un alpage en amont de Chatillon et a pris en peu de temps de proportions considérables. En moins de 24 heures, il a envahi une super– ficie de 303 hectares dont 204 recouverts de bois. Les incendies actifs et indépendants étaient, dans la plupart des cas, des feux de cimes, qui ont atteint une vitesse maximale de propagation de 100 m/minute. L'incendie a détruit de vastes zones de futaie de conifères (épicéa, mélèze et pin sylvestre) ainsi qu'un ancien reboisement de quelques dizaines d'hectares, situé entre 1 900 et 2 200 mètres d'altitude. Un pian d.e reconstitution de la végétation fut immédiatement mis au point.ll s'articulait en deux parties. Une première phase concernait le débardage du matérielligneux mort parla coupe de toutes les plantes ravagées par le feu et la construction de barrières de protection indispensables du fait de la forte pente du versant. La deuxième phase- mise en ceuvre en 1998, huit ans après l'incendie- concernait les opérations de reboisement sur les parcelles de territoire qui ne donnaient encore aucun signe de rénovation spontanée de la végétation. Depuis l'automne 1991, on procéda au reboisement des surfaces déjà utilisées et situées à une moindre altitude. La méthode classique fut appliquée à toute la superficie avec des dis– tances de plantation régulières, et furent utilisés en particulier des plants de mélèze, d'épicéa et de pin sylvestre aussi bien à racines nues qu'en récipient en fonction des stocks disponibles à la Pépinière régionale d'où provenait le matériel. Du fait de la mortalité très élevée des plants à racines nues, il a fallu recourir dans les années suivantes uniquement à du matériel en récipient qui, entre temps, avait été mis en production et qui constituait la seuietechnique de plantation possible à cette altitude. Les résultats de ces premiers reboisements exécutés jusqu'aux années 1994-1995, associés à quelques enquetes en matière de pédologie, ont fourni des indications utiles pour concevoir la deuxième phase de reconstitution de la végé– tation, visant le reboisement complet du territoire, meme aux altitudes les plus élevées, sui– vant notamment la technique des bouquets collectifs. Neuf ans plus tard, la rénovation ne s'est pas encore manifestée ou bien elle rencontre de grandes difficultés à prendre pied. La surface qui doit etre reboisée, s'étalant sur environ 66 hectares exposés au sud et au sud-ouest, est comprise entre 1 400 et 2 100 mètres d'altitude environ. Elle a été di– visée en sept lots fonctionnels desservis par un réseau de sentiers, de plus de 8 000 mètres de long, en voie de réalisation. Toutes les interventions devraient s'achever en 2006. 11
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