Flambeau - Le
l l l su1v1e avec une quantité de détails. On conna'ìt ainsi les dates, les lieux, les itinéraires et les dépenses des diverses battues de chasse, les campements et le temps nécessaire pour y accéder, les techniques de chasse (bat– teurs, transport du gibier abattu, armes, ...) jusqu'aux vetements des rois. Des anecdotes intéres– santes jaillissent, qui nous ren– seignent à l'égard des rapports entre la population et les souve– rains. D'autres données percent par-ci par-là concernant les aumònes que ces derniers distri– buaient à leur passage aux com– munes et aux curés pour les pauvres ou pour des cas particu– liers, voire directement aux per– sonnes rencontrées. Il en est de meme pou r la gestion des chasses royales qui demandait un apparat com– plexe : Grands Veneurs, direc– teurs et inspecteurs généraux, officiers, gardes, etc. Il suffit de penser, par exemple, qu'en 1872 le personnel de degré supérieur et inférieur et d'écurie se mon– tait à 357 personnes ! Pour chaque catégorie, on peut conna'ìtre les appointements annuels ainsi que leurs fonctions et leurs charges. Un autre aspect surprenant de ce livre concerne le gibier. En effet, l'auteur a repéré les recensements des bouquetins (males, femelles et petits) et des chamois présents dans le district de chasse d'Aoste de 1866 à 1919. Les dénombre– ments de ces deux espèces ani– males étaient conduits avec extreme méticulosité, car ces statistiques ne se contentent point de fournir le nombre total de ces ongulés, mais elles nous renseignent sur le nombre des animaux, localité par localité, puisque les quatre communes de la Réserve royale (Champor– cher, Cogne,Valsavarenche et Saint-Marcel) avaient été divi– sées en vingt-neuf zones de contrale. Ce chapitre, fort inté– ressant, nous révèle des résul– tats surprenants et démolit la croyance, assez répandue, que le Roi Chasseur et ses descen– dants auraient détruit par leurs hécatombes le bouquetin sur nos Alpes. Il n'en est pas ainsi : en 1866 on compta 286 bou– quetins ; le recensement de 1919 en dénombra 1593. Mal– gré les chasses royales, mais grace à la Réserve, l'accroisse– ment du nombre des bouquetins avait donc été considérable. Francesca Filippi aussi a 159
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