Flambeau - Le

Conventions de mise en apprentissage Lorsqu'un père de famille désirait piacer en apprentissage l'un de ses fils, il' sfipulait, le plus souvent devant un notai re, une convention avec un maltre artisan par laquelle les deux parties réglaient les rapports et les obligations réciproques7. Si l'apprenti était d'age majeur, il pouvait évidemment signer lui-meme le contrat. C'est le cas de Rémi de feu Léonard Jordan, de Saint-Rhémy-en– Bosses, agé de vingt-trois ans8, qui, désirant apprendre le métier de cor– donnier, se rendit à Aoste, le 8 septembre 1688. Là, au domicile du no– taire Rivet9, sis rue du Malconseil, il rencontra son futur maltre Pierre Benand, d'Aoste. Le maltre et le futur apprenti tombèrent d'accord sur les clauses du contrat de formation que le notaire fixa dans l'acte qu'il rédigea10. Le document nous informe que l'artisan "a prins et receu en apprentissage du mestier de cordonnier" le jeune homme auquel il "communiquera parfectement bien le dit mestier et art de cordonnier et principes d'iceiiÙy sans aucunement les luy cacher, porveu que le dit Jordan, de son costé, y veuille coopérer et apporter l'assiduité requise et convenable". À son tour, le futur apprenti promit de "fidellement tra– vailler au dit apprentissage et mestier de cordonnier': 7 Le professeur Orphée Zanolli s'était déjà penché sur cet argument en 1993 en étudiant l'apprentissage de certaines professions et métiers dans la vallée du Lys. Voir O. ZANOLLI, L'apprentissage et l'exercice de certains métiers et professions au mandement de Vallaise. (XVJie-XJXe sièc/es). Aperçu his~orique, in Histoire et culture en Vallée d'Aoste. Mélanges of– ferts à Li n Colliard, Musumeci Editeur, Quart, 1993, p. 361-400. s Rémi Jordan était né le 9 mars 1665. Il se maria le 30 juillet 1692 (contrat de mariage du 29 juin de cette meme année) avec Antoinette de Jean Bigay (A.H.R., Fonds Marguerettaz, Cartons l et Il/A, documents non numérotés). 9 Ce notaire fut l'objet d'un épisode d'abandon de nouve·au-nés. Dans la nuit du 10 juillet 1680, une inconnue avait abandonrié une petite fili e illégitime, à peine née, devant la porte de l'habitation du notaire. Celui-ci la recueillit et la fit allaiter pendant douze jours par la femme d'Antoine Baudel et ensuite par d'autres femmes. Le notaire, évidemment, dut prendre à ses frais l'allaitement et les soins fournis par les nourrices à la fillette. Au début du mois d'aoOt, maTtre Pierre Benand recourut au Conseil de la ville d'Aoste à l'égard de la petite abandonnée et il demanda de "la fai re nourrir et alimenter aux dépens de la Ville et luy rembourser tout ce qu'il a frayé depuis ladite exposition': Le 7 aoOt, le Conseil municipal délibéra que dès ce jour la jeune enfant serait nourrie aux frais de la Cité d'Aoste (A.H.R., Fonds Ville d'Aoste, Varia, Vol. 8). lO A.H.R., Fonds Marguerettaz, Carton l, document non numéroté. 33

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