Flambeau - Le

Ce dernier contrat contient aussi une clause intéressante. Les appren– tis pouvaient bien tomber malade et, puisque à cette époque il n'y avait évidemment pas d'assurances sociales, les ma'ìtres voulaient se garantir. Ainsi le coutelier demanda que "en cas de maladie du dit apprentif, son père sera obligé de le prendre et le fa ire soigner et tra iter à ses frais et dé– pens': En ces temps-là, c'était évidemment la norme, car Joseph Gérard promit de reprendre à la maison son fils "en cas de maladie, étant adverti quinze jours à l'avance, pour le fa ire soigner et trav~ller chez luy jusque à entière guérison et en état pour le remettre ensuitte à son dit ma'ìtre à la continuation d'apprendre le dit métier de couteiller': Le fait que le père eut quinzejours de temps pour reprendre son fils chez lui, présuppose que cette clause n'étaitvalable qu'en cas de maladie grave et de longue durée. Les honoraires des maitres artisans Pour la rétribution de son ma'ìtre cordonnier, Rémi Jordan devait dé– bourser 32 livres, "payables la moitié au commencement dudit apprentis– sage et l'autre moitié à la fin de la première année': Lucie etJeanne-Marie Marguerettaz, tantes maternelles de l'apprenti, pretèrent serment, sous l'obligation de leurs biens, de payer cette somme aux termes convenus. Le prix fixé parla deuxième convention fut bien plus important. En effet, le coutelier Paradis exigea pour l'entière formation de Jean– François Gérard une rémunération de 203 livres. Au moment du contrat, le père en versa vingt-trois. Pour les autres 180 livres, le coutelier reçut de la part du comte Charles François Octave de Challant, baron de Chatillon et d'Aymavilles, un mandat13 à exiger sur l'un de ses fermiers la somme de sept livres et demie le premier jour de tous les mais, pen– dant deux ans, c'est-à-dire jusqu'au 1 er juillet 1760. Les requetes des deux artisans sont dane diverses, surtout si l'an compa– re les couts de la vie aux deux époques concernées. Si on prend comme éta– lon le prix du seigle, on note, par exemple, qu'en 1688 la quarta ine de cette 13 Puisque c'est le comte qui paie les honoraires à l'artisan au nomde Joseph Gérard, il faut croire que ce dernier qui est qualifié de "maitre" avait une créance envers le premier, proba– blement pour des travaux, ou des fournitures, faits pour le noble de Challant. 38~

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