Flambeau - Le

céréale coutait d'une livre à une livre et demie14.Avec sa rétribution le cor– donnier pouvait dane acheter de 21 et un tiers à 32 quartaines. En 1758, le prix du seigle était de 121ivres le sac15. Le coutelier pouvait avoir 202 quar– taines de seigle ! À quoi faut-il attribuer cette énorme différence? Est-elle due simplement aux conditions d'hébergement offertes ou aussi, peut-etre, à un enseignement plus laborieux et difficile pour le métier de coutelier? Les deux maitres artisans Qui étaient les deux maitres artisans de nos contrats de mise en ap– prentissage ? Je n'ai trouvé aucune documentation concernant Pierre Benand. La conventi on ne nous fournit aucun renseignement: elle le qualifie tout sim– plement de "habitant d'Aoste': Le rappel à la seule demeure dans les docu– ments, signifie en général que l'individu n'était pas originaire du lieu. Cela fait penser que le cordonnier était un immigré, probablement un savoyard. Le contrat du maitre coutelier est un peu moins avare de données. Jean-François Paradis, "habitant d'Aoste" lui aussi, était originaire "de la parroisse de Carpentras16, dans le compté d'Avignon, terre pappalle", affirme le documenti l s'agit dane d'un immigré qui s'était installé dans la capitale du Duché d'Aoste.lci, il avait dressé son atelier pour la fabri– cation de couteaux et d'autres instruments tranchants. Lettré, - le contrat a été rédigé et signé par lui-meme- cet artisan devait posséder un bon esprit d'initiative, car il sut transformer sa coutellerie en une école de formation pour de nouveaux artisans. Jean-François Paradis eut des contacts fréquents avec le comte Charles François Octave de Challant. En 1755, ce dernier lui avait anticipé la somme de 83 livres en payant à sa piace certains fournisseurs17. Parmi ceux-ci, on 14 Orphée ZANOLLl, Lillianes, T ome premier, Musumeci Éditeur, Aoste. 1985, p. 415. 15 A.H.R., Fonds Ville d'Aoste,Varia, Vol. 69, Mercurio/es (1736-1819). 16 Carpentras, ancienne capitale du comtat venaissin, est aujourd'hui chef-lieu d'arrondissement dans le département de Vaucluse. La ville est renommée pour la produc– tion de fruits et de primeurs et pour san marché agricole. 17 A.H.R., Fonds Challant, Vol. 268, Lettres, 1746-1760, doc. 10/H. 40~

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