Flambeau - Le

«Eh, encore tu ne sais pasce qu'il va t'arriver! >>lui dit une de ses voi– sines, arrivée la nuit précédente, que notre Valenti ne reconnait. Qu'est-ce dane cette masse noi re au milieu du courant? C'est peut– etre un poisson ? Non ce n'est pas possible, parce que ce pois– son est fait d'un métal inerte et insensible. En s'approchant, elle entrevoit un rideau de fer complètement dé– ployé suivi d'un second ri- deau, plus petit, pratique– ment identique. Ainsi commence une nou– velle marche silencieuse et mo– notone. Il n'y a plus de remous, il n'y a plus d'air pour faire << glou-glou » ou gar– gouiller vers la surface, parce qu'il n'y a plus de surface, mais un tube immense, complètement plein. Plus de ciment, mais de l'acier verni, noir intense dans l'obscurité plus pro- fonde et sinistre. << Ai-je poursuivi mon chemin ? » se demande Valentine. Il lui semble que oui, car la parai du tube continue, mais pas un bruit, pas une lueur de lumière. << Peut-etre sortira-t-on de cette prison ?»se demandentles gouttes. Quelques remous, quelques coups se propagent dans leurs rangs, mais sans causer d'agitation. Mais voilà que, brusquement, la direction change. On descend et on descend encore et toujours plus vite jusqu'à ce que le parcours devient de plus en plus difficile. << Nous sommes dans cette conduite camme des forçats » murmure une compagne d'infortune à notre Valentine ; tout cela devient de plus en plus pénible et insupportable. 52~

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