23 Le Flambeau - 09

par des hardes sauvages et des armées ne négligeant pas le pillage, mais plus couramment pétrie, travaillée, transformée par les hommes qui y sont nés ou qui l'ont choisie, elle agit sur eux, en retour, elle les forme, les malaxe et les façonne, physiquement et moralement, à un si haut degré qu'ils finissent par acquérir des qualités communes, celles d'un peuple montagnard vivant dans un pays intramontain. Un peu camme des lliens. D'où un particularisme humain qui se perpétue dans le temps et ne se dément pas. Le Valdòtain d'aujourd'hui, camme le Salasse d'hier, est en lui-meme un particularisme. Revenons au tourisme. L'essentiel des séjours touristiques constatés dans cette région se répartit principalement sur deux saisons : l'été et l'hiver. Le printemps s'active un peu lors des fetes et des périodes de repos en fin de semaine, alors que l'automne pousse chacun au retranchement. L'automne serait-il le parent pauvre du tourisme ? Pourtant cette saison possède un charme fou ! Il n'est pas impossible que le sens de l'équilibre ait voulu laisser quelques instants de répit aux autochtones? Il faut bien que le maitre de maison puisse retrouver san calme, ne serait– ce que pour fa ire le point et se préparer à l'accueil des prochaines ruées humaines. Oui, l'automne est la saison particulière du Valdòtain. L'automne, par ses couleurs magnifiques, est en quelque sorte, le bouquet que l'an cueille à la fin de la saison, le feu d'artifice concluant une année d'activités. Le montagnard fait ses comptes et enregistre les plus et les moins. L'automne valdòtain est rempli d'émotions. En sep– tembre, le montagnard rentre sa récolte de pommes de terre ; à la Saint– Miche!, il assiste à la "désarpa", instant où les bergers et les betes re– viennent vers leurs foyers et leurs étables, fiers du temps passé dans les alpages, loin de tout, entre ciel et terre ; fin septembre, début octobre, suivant l'année, le vigneron vendange et prépare san vin ; en octobre, les amateurs de beaux vergers se lancent à l'assaut des pommiers qu'ils ont soignés une saison entière ; dans les pays de moyenne montagne commence la récolte des chataignes, souvent accompagnée d'une fruc– tueuse collecte de champignons. Et en octobre encore, vient la finale de la compétition des reines. Quel beau spectacle ! Rien à voir avec les mises à mort dans les arènes non, la bataille des reines met en compé- 99

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