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population valdòtaine. C'est à ce séjour qu'on attribue l'élaboration d'un projet politique qui aurait vu la proclamation de l'indépendance de la Vallée d'Aoste, liée à I'État italien moyennant l'union personnelle dans la figure du souverain, qui aurait eu à la fois le titre de roi d'ltalie et de due d'Aoste. À la fin du mois de mai, la princesse passa en Piémont, puis rentra à Rome le 16 juin : il ne fut plus question d'une Vallée d'Aoste indépen– dante, mais plutòt des espaces d'autonomie dont elle aurait pu jouir dans le cadre de I'État italien. Il était essentiel d'enrayer les tentatives d'un fort courant annexioniste, visant son rattachement à la France: le Lieutenant du Royaume Humbert sanctionna le début de l'autonomie valdòtaine par son décret n. 545, du 7 septembre 1945,jour de la Saint– Grat, patron du diocèse d'Aoste et l'un des protecteurs de la dynastie sa– voyarde. La province d'Aoste, créée artificiellement par le régime fascis– te en y inglobant l~ Canavais, devint une «circonscription autonome» à l'intérieur des anciens confins du Duché d'Aoste, en attendant d'acqué– rir le statut de Région autonome. Le 9 mai 1946, Victor-Emmanuel 111 abdiqua enfin ; mais le règne d'Humbert Il dura moins d'un mois: le Gouvernement De Gasperi, anti– cipant l'officialisation des résultats officieux du plébiscite du 2juin sui– vant, le priva de sa couronne. Au moment de laisser le sol italien pour l'exil, <de roi de mai» rendit le dernier hommage à la Vallée d'Aoste en adoptant le titre de <<comte de Sarre>> : la demeure où il avait probable– ment écoulé les jours les plus sereins de sa vie. En régime républicain Le rapport millénaire des Valdòtains avec la maison de Savoie n'ont pas cessé pour autant. Les membres de la famille les plus sensibles aux souvenirs dynastiques ne manquent pas de venir plus ou moins souvent en Vallée d'Aoste: la princesse Marie-Gabrielle, le due Amédée d'Aoste, le prince Serge de Yougoslavie fils de Maria Pia ... Il semble meme que, bravant une disposition anachronique de la Constitution italienne, la reine Marie-José y soit passée à plusieurs re– prises, notamment en 1975 et en 1984. Ce qui est certain, c'est que dès qu'elle put passer la fronti ère en pleine légalité, elle ne se priva pas d'y ve- 121