23 Le Flambeau - 09

RÈGLES POUR SE MAINTENIR EN BONNE SANTÉ AU XVJE SIÈCLE En classant les documents de la paroisse de Charvensod, je suis tom– bé sur un petit cahier de 6 feuillets, bien conservé, écrit d'une façon po– lie et claire, meme si parfois de compréhension difficile à cause des mots anciens qui y sont contenus, remontant au milieu du xv1e siècle. L'auteur de cet écrit, peut-etre le curé Pierre Savioz qui signa les re– gistres de la paroisse de 1531 jusqu'à 1553, diete des conseils pour obtenir une bonne santé, des consignes pour une alimentation correcte, les vertus des aliments et des boissons et les préceptes, soit matériels soit spirituels, pour vivre sains et vigoureux. Le tout est précédé d'une maxime concernant tous les chrétiens: pour avoir la vie éternelle il faut croire et aimer parfaitement. Le manuscrit commence par un parallèle entre les quatre éléments fondamentaux de la nature, les quatre saisons, leurs caractéristiques climatiques, et les quatre complexions humaines avec leurs particulari– tés physiques et psychologiques. Il poursuit avec une description des principaux aliments et boissons de l'époque et il en donne les propriétés, la façon de s'en servir et les caractéristiques au point de vue santé. Nous apprenons ainsi que le pain de froment est bon pour toutes les complexions, le pain de seigle est de digestion difficile surtout aux per– sonnes de« petite chaleur stomachive n, et que l'an doit toujours finir le repas par un morceau de pain sec et sans boire après. Les viandes bovines, ovines et parcines doivent préférablement etre mangées plutòt roti es que bouillies; les volailles aussi sont bonnes pour tout le monde. De ces dernières souvenez-vous que «de tous oyseaulx le meilleur morceau [est] l'esle >>.La bonne règle, c'est d'éviter de man– ger les entrailles en temps de pestilence! Les poissons à chair tendre sont contraires aux flegmatiques et aux mélancoliques et pour eux aussi on applique la règle qu'il vaut mieux les manger ròtis que bouillis. 135

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